LE CHANT DE MON PÈRE, par Keum Suk Gendry-Kim (Sarbacane, 2012)
En 2010, une mère vient rendre visite à sa fille qui habite à Paris. Elle arrive tout droit de Corée du Sud, et les balades dans la capitale française vont permettre à la fille et à la mère de se retrouver, et de raconter leur histoire familiale des années 1970 à nos jours, histoire qui se mêle à l’histoire de leur pays. Les souvenirs douloureux resurgissent : a difficile situation de la famille de 9 enfants lorsqu’elle décide de quitter la campagne pour habiter à Séoul, les membres de la famille qui escroquent leurs proches, la sœur qui épouse un pauvre type, les critiques des autres enfants à l’école…
Voici un album (presque carré) choisi pour sa belle couverture, aux traits que je trouvais particulièrement doux. Il faut dire que ce manhwa (coréen, donc) est réalisé au pinceau, et j’ai complètement adhéré au trait et aux estampes tout au long de 160 pages en noir et blanc. Cette autobiographie retrace avec délicatesse, sans s’apitoyer, l’histoire d’une famille coréenne qui n’a pas eu de chance, et la replace dans la « grande histoire ». On en apprend plus par la même occasion sur les conséquences du choix de Séoul comme ville-hôte des jeux olympiques en 1988, sur l’urbanisation croissante du pays dans les années 1970-1980. L’histoire familiale de l’auteur s’imbrique dans l’histoire nationale, cela donne un récit très intéressant, même s’il est un peu décousu. Les chapitres ne sont pas forcément en lien, mais ce n’est pas bien grave, ça se lit quand même très bien, avec des petites touches d’humour. Le chant de mon père est pour moi une bien belle découverte, que je conseille pour découvrir la Corée de l’intérieur, loin de l’image qu’on peut en avoir.
Non mentionné sur la base BD du CNDP, mais je dirais à partir de 13 ans.
On en parle sur les blogs : Avides lectures, High fidelity, Angles de vue.
La bande annonce en vidéo :
