Romans jeunesse

Je voudr@is que tu…

JE VOUDR@IS QUE TU…, par Frank Andriat (Grasset Jeunesse, 2013, coll. Lampe de poche)

Salomé a 14 ans et adore chatter sur Internet. Avec ses amis Philippe, Saïd et Florine, ils se retrouvent souvent pour discuter sur ce site en ligne dont elle a fixé les règles : pas d’insultes, une grammaire impeccable… Sur ce « chat d’or », se retrouvent aussi d’autres personnes, amies d’amis via le réseau social Lifebook… Ainsi, la bande d’amis fait la connaissance de Coralie, une ado de leur âge habitant à Rennes qui viendra bientôt dans leur collège de Concarneau lorsqu’elle aura déménagé, mais aussi Michaël, un jeune de 16 ans qui habite à Tours et que Salomé trouvé très séduisant d’après les photos qu’il poste sur le Net… Mais sur Internet, il est facile de cacher des vérités, chacun peut se créer un personnage comme il le souhaite, et Salomé se fait un film avec le beau Michaël sur sa moto, tandis qu’elle comprend de moins en moins Coralie qui ne cache rien de sa vie privée et intime à ses nouveaux amis du Net… Pourtant, Salomé est au courant des risques qui existent sur le Net, par ses parents qui la mettent souvent en garde, mais elle est suffisamment mature pour en mesurer les risques.

Voici un roman dans l’air du temps. Très actuel, le récit est mené par une ado qu’on sent mature et consciente des dangers d’Internet. On ne sait pas vraiment qui se cache derrière les deux inconnus Michaël et Coralie, et le récit est bien écrit pour qu’on se mette à la place de Salomé. La narratrice nous décrit aussi ses journées au collège, avec l’horrible prof de français qui dénigre tout ce qui est actuel. Ce sont des passages qui sonnent très justes, tout le monde ou presque ayant eu des profs de cet acabit. Salomé fait aussi des réflexions très pertinentes sur la littérature et Internet, cela permet de sortir de l’histoire de base et incite le lecteur à se questionner sur les bons usages d’internet et sur le mensonge, sans pour autant être véritablement moralisateur. J’ai vraiment eu parfois l’impression de lire le journal intime d’une ado d’aujourd’hui, et même si certains passages sont forts en vocabulaire (en même temps s’il n’y avait pas de vocabulaire familier ou de grossièretés, cela ne semblerait pas crédible dans la bouche d’un ado) ou en émotion, j’ai bien aimé ce roman qui montre que sur Internet on peut se créer un personnage, se cacher derrière son écran, monter n’importe quel mensonge. Rassurez-vous, pas de vieux pervers caché derrière le Michaël, mais une fin très touchante et originale. Le livre alterne les chapitres issus du chat (avec la présentation associée de type Msn), et d’autres issus du journal de Salomé, avec la date du jour. Très sympa à lire et avec des rebondissements surprenants, j’espère que ce petit roman de 144 pages plaira aussi aux élèves, même si je ne le proposerai pas aux plus jeunes, qui risqueraient d’être choqués pour certains…

A partir de 10 ans selon Ricochet.

On en parle sur les blogs : Mélusine Doc, Les chroniques de Madoka, Les petits livres de Lizouzou, Sophie lit

Voir le site de l’écrivain belge Frank Andriat.

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