DEADLINE, par Laurent-Frédéric Bollée et Christian Rossi (Glénat, 2013)
Pendant la guerre de Sécession, du côté des Sudistes. Nous sommes en Géorgie, dans un camp de prisonniers nordistes. Un jeune soldat, Louis Paugham, doit surveiller un groupe de Yankees, juste séparé d’eux par une ligne surnommée la deadline. Difficile pour lui de ne pas s’assoupir alors que la nuit s’annonce longue. Au départ peu intéressé par les prisonniers, il observe de façon de plus en plus intriguée un soldat noir imperturbable et au regard toujours droit. Le jeune soldat Paugham ne parvient pas à remplir sa mission et s’endort. C’est au petit matin qu’il découvre que l’homme noir a disparu… Il retrouve son cadavre mutilé accroché à un arbre, par des soldats sudistes qui fonderont quelques temps plus tard le Ku Klux Klan. Des années plus tard, il n’a qu’une obsession, venger cet homme qu’il n’a pas eu le temps de connaître plus, mais pour lequel il avait des sentiments…
Voici un album en one-shot, choisi pour une fois par mon homme. Personnellement, la couverture ne me tentait pas, mais je crois en fait que je ne l’avais pas regardée attentivement, car elle regorge de détails sur l’histoire. Je me suis donc lancée dans cet album sans trop d’attentes, et je ne m’attendais pas à tant de violence. La période de la guerre de sécession ne m’intéresse pas plus que cela, mais elle n’est pas omniprésente dans l’histoire non plus, puisque l’album commence en 1901, avant de faire un retour en arrière 40 ans plus tôt, puis lors de l’enfance du héros, avant de se terminer au début du 20e siècle. Le personnage principal de l’histoire n’est pas spécialement attachant, et il ne fait rien pour le paraître : il est très solitaire, taiseux et depuis la mort de ses parents puis du soldat nordiste, n’est animé que par un sentiment de vengeance, qui ne le rend pas spécialement sympathique. Le scénario de cet album est très habilement construit, avec des références nombreuses comme le Ku-Klux-Klan ou les deux armées de la guerre de sécession, ou encore la répression de l’homosexualité par les ultra-conservateurs. Le dessin de Christian Rossi est magnifique, sublimé par les couleurs souvent dans les tons jaune terre, et les portraits sont particulièrement jolis (à ce propos, le cahier graphique en fin d’album vaut vraiment le coup d’œil). Le trait complète très justement le scénario qui tourne bien, multipliant les thèmes sans pour autant être désorganisé. Cette histoire d’hommes, ponctué par la présence (à mon goût trop éphémère) d’une femme, se lit très bien, et c’est finalement un duo d’auteurs que je découvre là, et que je compte bien retrouver, en duo ou séparés, dans de prochaines lectures !
A partir de 13 ans selon l@BD.
On en parle sur les blogs : Blog BD Sud-Ouest, Blog Brother, D’une berge à l’autre, L’attrape-livres…
Premières planches à voir sur Izneo.
En voici une qui m’attend sur mes étagères !
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Dans ce cas, j’espère lire ton avis bientôt, je ne crois pas que tu seras déçue !
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C’est la présence de Rossi aux dessins qui m’avait attiré vers cet album. Je n’avais pas été déçu graphiquement tant son trait arrive à créer une atmosphère prenante et originale. Par contre, je n’avais pas été complètement conquis par le scénario que je trouvais, il me semble, moins ambitieux qu’il n’aurait pu l’être. Au plaisir de te relire…
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C’est vrai que le scénario aurait peu être plus développé, mais en même temps il aurait fallu plus de pages, ce qui n’était peut-être pas possible…
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Rossi est un dessinateur de top niveau et je garde un bon souvenir de cet album.
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C’est clair que le dessin est particulièrement bien !
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