BD sentimentale

Alvin tome 1  l’héritage d’Abélard

ALVIN tome 1 : L’HÉRITAGE D’ABÉLARD, par Renaud Dillies et Régis Hautière (Dargaud, 2015)

Gaston est un ours qui vit à New York où il participe à la construction de la ville. Il est célibataire, sans aucune attache et est bien seul depuis que son ami Abélard est mort. Alors il passe son temps libre dans les bars, et fréquente de temps à autre, les jours où il reçoit sa paie, Purity, une prostituée avec laquelle il aime beaucoup parler, mais jamais de lui. Un jour, un concours de circonstances va faire qu’il va recueillir le fils de son amie prostituée décédée subitement. Avant de mourir, il lui promet de donner les économies à la nourrice, mais celle-ci ne supporte plus cet enfant qui répond de façon insolente et le lui confie. Ne pouvant faire autrement, Gaston héberge le jeune garçon quelques temps, le temps de lui trouver une solution, et finalement, les deux prennent la route… La cohabitation entre les deux au fort caractère n’est pas toujours facile…

Je retrouve avec plaisir Gaston, le compagnon d’Abélard, le petit poussin philosophe-poète qui avait tant conquis la blogosphère il y a quelques années. Le premier héros n’est plus, mais il reste tout de même une trace de lui, avec son chapeau d’où sort quotidiennement une phrase, une maxime, une pensée philosophique. Gaston l’ours au caractère grognon s’avère être un héros que l’on suit avec plaisir, qui cherche à faire du bien autour de lui, et qui va se démener pour un jeune garçon qu’il ne connaît pas mais dont il a fait la promesse à sa mère de s’occuper. L’histoire racontée de cette façon peut être vue comme à la fois tendre et triste, mais surtout elle n’est pas remplie de sentiments mièvres, et ça c’est un sacré point positif. Les références à Abélard, avec le chapeau et les citations pleines de poésie, sont plusieurs fois présentes. Aussi je pense qu’il est préférable d’avoir lu le diptyque précédent pour saisir toutes les subtilités de cette nouvelle histoire, qui traite de la perte de la mère (d’Alvin) et de la perte de l’ami (de Gaston). J’ai aussi aimé les thèmes de la rencontre avec l’autre et de la différence qui sont abordés sur la deuxième partie du livre, avec les questions quasi-philosophiques dans la bouche de l’enfant, et les réponses très différentes par un Gaston très terre à terre et un montreur de foire très axé sur la religion. Les dialogues ne sont pas si anodins qu’ils en ont l’air au premier abord, et je trouve cet aspect-là très réussi. Graphiquement parlant, le dessin est exactement comme dans Abélard, toujours rempli de hachures, et il est toujours très agréable à l’œil. Les couleurs sont soignées. J’aime bien quand le dessinateur part un peu « en vrille », et arrive à rendre intéressants des passages qui au départ ne le sont pas spécialement : par exemple avec la carte du périple de Gaston et Alvin, ou encore avec le temps qui défile, représenté de façon métaphorique. En plus, cerise sur le gâteau, cet album est un bel objet, de grande taille et avec du beau papier mat. Que demander de plus ? Lisez cet album si cela n’est pas déjà fait, car c’est de la BD de qualité, sans nul doute.

Non mentionné sur l@BD, je dirais à partir de 10 ans.

On en parle (beaucoup) sur les blogs : Au milieu des livres, La bibliothèque de Noukette, Twenty three peoniesChroniques de l’invisible, Oncle Fumetti, Le blog du petit carré jaune

Premières planches à voir sur Izneo.

Cet album participe à , cette semaine chez Stéphie.

17 réflexions au sujet de “Alvin tome 1  l’héritage d’Abélard”

Laisser un commentaire