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Amour austral

AMOUR AUSTRAL, par Jan Bauer (Warum, 2016,  coll. Civilisation)

amour-australJan est un trentenaire allemand quelque peu désabusé : il parvient avec peine à se défaire d’une histoire d’amour qui s’est mal terminée, et pour se ressourcer et se retrouver, il décide de partir effectuer une randonnée en solitaire dans le désert australien. Au programme, 450 km de marche dans le centre du pays, d’abord le long du Larapinta Trail, sentier de randonnée ponctué de réservoirs d’eau, puis sur une autre route moins fréquentée et peu approvisionnée en eau. Mais ce périple qu’il souhaitait au départ effectuer en solo va finalement se dérouler en partie aux côtés de Morgane, une jeune française rencontrée sur place. C’est l’occasion pour les deux européens de confronter leurs histoires ainsi que leurs conceptions des rapports humains et de l’attachement sentimental.

Voici un album paru en juin dernier chez un petit éditeur atypique, je l’avais raté jusqu’à ce que cet album atterrisse dans mes mains lors d’une virée en librairie. Je me suis laissée tenter par cette couverture aux tons jaune marron et par ce héros au chapeau portant son lourd sac sur le dos. Je n’avais pas repéré au départ la silhouette au loin, sur la droite de la couverture. Une fois le livre lu, mon regard n’a pas été orienté de la même façon sur la couverture.

Le personnage de Jan, représenté sur la couverture, m’a bien plu, il raconte dans ce roman graphique (son premier d’après la 4e de couv’) son parcours en Australie, sans s’étaler sur les raisons qui l’ont amené jusque là. Il cherche la paix, la solitude et la réflexion : ainsi au début de son périple, ses seuls objectifs journaliers sont de marcher jusqu’au prochain point d’eau et de trouver un lieu calme et à l’écart du chemin pour installer sa tente. Mais lorsqu’il rencontre la jeune Morgane, ses motivations du début passent quelque peu au second plan, et les deux randonneurs passent finalement quelques jours ensemble sur la route, se découvrant mutuellement. Jan semble même au fil des pas avoir perdu de vue son objectif premier. On sent que des sentiments à l’égard de Morgane apparaissent, même si celle-ci ne semble pas intéressée plus que cela. Le personnage de Jan est parfois un peu trop sentimental, un peu trop guimauve, réfléchissant peut-être un peu trop, mais cela le rend aussi très touchant, n’osant pas risquer une nouvelle déception sentimentale qui l’enfoncerait un peu plus dans une dépression qu’il ne nomme pas, mais dont on sent parfois qu’elle est là, toute proche de lui.

Le scénario est agréable à suivre, et il est servi par un dessin qui nous transporte littéralement en Australie, avec ses paysages arides, sa végétation et sa faune si particulière. Les personnages, bien peu nombreux, sont faciles à distinguer, et même s’ils ne sont pas très travaillés graphiquement, je les ai trouvés assez expressifs et attachants. L’absence de couleurs n’est pas handicapante pour les décors surtout, car on parvient tout de même à s’imaginer les couleurs de ces paysages grandioses, ainsi que la chaleur si spécifique à ce genre d’endroits isolés. Ce roman graphique est à découvrir si vous aimez les paysages immenses, assaisonnés d’une dose de sentiments… Moi, je me suis laissée embarquer par cette histoire !

A partir de 13 ans selon l@BD.

On en parle sur les blogs : Les lectures de Marguerite, Chez LoComme dans un livre, La ribambulle, Le ranch sans nom

Plusieurs planches (1, 2, 3 et 4) à voir sur le site de l’éditeur.

Cet album participe à , cette semaine chez Noukette.

 

19 réflexions au sujet de “Amour austral”

  1. J’ai beaucoup aimé aussi ! L’histoire est douce et les dessins magnifiques. Je n’ai pas trouvé Jan trop guimauve, j’étais triste pour lui que son amour ne soit pas réciproque.

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    1. Triste pour lui, oui je l’ai été, mais j’ai juste trouvé que parfois il réfléchissait un peu trop… en tout cas pour un homme, c’est assez déconcertant ! 😉

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    1. La couv représente bien le dessin à l’intérieur de l’album et les couleurs du désert australien. Elle n’est pas transcendante certes, mais elle ne cloche pas non plus avec le contenu…

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    1. Comme c’est un petit éditeur, cet album a peu de visibilité, et c’est bien dommage… ! C’est aussi l’intérêt de la BD du mercredi de montrer des albums qui sont moins sur le devant de la scène, non ? 😉

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