Goupil ou face

GOUPIL OU FACE, par Lou Lubie (Vraoum, 2016)

Autobiographie d’une jeune femme prénommée Lou, qui a tout pour réussir, amour, amis, famille, travail…, mais n’y arrive pas pleinement. Elle déprime sans en comprendre les raisons et a ensuite des périodes d’euphorie et de motivation Au fil du temps, et après consultation de nombreux spécialistes, parmi lesquels des psychologues et des psychiatres, elle découvre qu’elle est bipolaire, plus précisément cyclothymique : son tempérament, représenté sous la forme d’un renard, varie du tout au tout très rapidement, de façon parfois incontrôlée. Il va falloir que Lou apprenne à vivre avec, et si possible à domestiquer ce renard pour qu’il prenne moins d’emprise sur sa vie. Elle nous raconte ce combat dans ce roman graphique.

Je ne sais plus pourquoi j’ai lu cet album, peut-être parce qu’il était présenté en nouveautés, peut-être parce que je l’ai vu quelque part sur un blog… Au départ, j’ai eu du mal à accrocher au récit, qui me faisait un peu trop penser à La différence invisible, quand l’héroïne cherche à savoir de quoi elle souffre, et qu’elle consulte bon nombre de spécialistes plus ou moins incompétents avant de trouver celui qui va vraiment l’aider… Ensuite, quand le diagnostic est posé, les parallèles avec l’album de Julie Dauchez et Mademoiselle Caroline sont beaucoup moins nombreux. J’ai aimé dans le récit de Lou comment elle décrit sa maladie, l’aspect documentaire étant très présent et en même temps très digeste. Elle explique de façon vraiment claire la bipolarité et ses différents types (types 1 et 2, cyclothymie), ce que cela engendre sur sa vie sociale et ses actions, sur la réaction des gens qui la côtoient… Elle utilise aussi l’humour d’une façon parfois assez cash pour dédramatiser la situation, alléger le récit, raconter ses sensations et ce que sa maladie lui fait faire…

En lisant cet album, j’ai eu beaucoup d’admiration pour cette fille attachante qui raconte très bien et très clairement sa maladie, avec des touches d’humour et une façon de voir la vie du bon côté. Sa philosophie de vie est positive, et elle raconte bien comment elle apprend à vivre avec son renard, même si parfois elle touche le fond (tentatives de suicide entre autres…). Graphiquement, c’est très bien aussi : le dessin est vif, dynamique, colorisé en noir, blanc et gris et quelques touches d’orange (pour le renard bien sûr, mais aussi parfois des éléments de décor) qui apportent aussi de la vie au récit.

Un des objectifs de cet album est de faire connaître la cyclothymie, je trouve que cet objectif est très bien rempli. C’est un album vraiment très bien fait, à diffuser et faire lire autour de soi, aussi pour casser les clichés sur la bipolarité en général.

L’album se poursuit aussi sur un site web dédié à la cyclothymie.

Non mentionné sur l@BD (site qui n’est plus mis à jour), mais je dirais à partir de 15 ans.

On en parle sur les blogs : Les fanas de livres, Le livroblog, Lectrice discrète, Tu as mal où, Les jardins d’Hélène, Mes échappées livresques…

Aperçu de quelques planches sur le site de l’éditeur (à droite de la page).

Aller voir le site de l’auteure.

Cet album participe à , cette semaine chez Stéphie…