BD fait de société

The long and winding road

THE LONG AND WINDING ROAD, par Christopher (scénario) et Ruben Pellejero (Kennes éditions, 2016)

long winding roadA Montpellier, Ulysse vient d’assister aux obsèques de son père, un homme qu’il n’appréciait pas particulièrement, n’ayant pas de points communs avec lui. Mais voilà qu’après la crémation de son géniteur, il doit amener ses cendres sur l’île de Wight, d’après ses dernières volontés lues lors de la sépulture… Loin d’être enchanté par cette perspective, Ulysse se sent tout de même obligé par sa tante de réaliser le dernier souhait de son père… Mais pendant ce voyage en combi VW, il va découvrir des amis de son père, et exhumer des souvenirs enfouis, qui lui font comprendre qu’il ne connaissait pas du tout, mais absolument pas, son père… Ce sera aussi l’occasion pour lui de mettre à plat sa vie et de suivre son instinct et ses envies plutôt que l’avis de la société qui l’entoure…

The long and winding road est un album que j’ai acheté en suivant aveuglément le conseil d’une libraire BD il y a quelques mois déjà et depuis, cet épais volume de près de 180 pages m’attendait patiemment sur mes étagères. La couverture, agglomérat de dessins, me donnait assez peu envie, et pourtant j’ai fait confiance à la libraire, et j’ai bien fait ! L’histoire est très sympa, le scénario se suit avec plaisir. Ce road trip à travers la France, ponctué de rencontres, de moments inoubliables ou décalés, est bien construit, bien équilibré, et ne comporte pas de temps morts. Le personnage d’Ulysse est intéressant au fil de l’album, se dévoilant sur sa vraie nature, ce qu’il est devenu au fil des années… Ce voyage constitue pour lui, outre la découverte de la jeunesse de son père, une mise à plat de sa vie d’adulte, un peu à la croisée des chemins, une sorte de crise de la quarantaine… Les références musicales ne sont pas que dans le titre (une de mes chansons préférées des Beatles…), mais aussi dans l’histoire et au début de chaque « mini-chapitre », intitulé toujours de la même façon : un auteur, sa chanson et une ville, là où se déroule l’action. Je dis mini-chapitre car parfois ils sont très courts, une ou deux planches. Il aurait presque fallu écouter en même temps les chansons pour se mettre encore plus dans l’histoire. En tout cas, si on a raté un titre, on peut se rattraper à la fin avec la liste complète des titres cités tout au long des planches : 45 titres forment cette bande originale éclectique des années 1970, des Who aux Bee Gees, en passant par Joan Baez, Pink Floyd ou George Harrison ! Il y a plein de noms que je ne connais pas dans cette liste, il faudrait que je prenne le temps d’écouter certains des titres qui me sont inconnus… Heureusement qu’une playlist a été créée spécialement pour cet album (lien en fin d’article).

Et sinon du côté du dessin ? Cet aspect-là est important aussi, et Ruben Pellejero colle bien aux propos, avec un trait clair et lisible. Il dessine un Ulysse pas très attirant, un peu grassouillet et qui ne semble pas très épanoui. Il représente également un trio d’amis, anciens rockeurs qui en ont gardé le look mais aussi l’esprit rebelle, avec un trait parfois épais mais expressif. C’est très agréable de suivre ce dessin, même si j’ai parfois regretté l’aspect lisse des couleurs. En même temps, le choix d’une seule teinte sur certaines planches correspond bien… Mais je crois que j’aurais aimé un peu plus de couleurs.

En conclusion, cet album est sacrément agréable, j’ai aimé me plonger dans cette ambiance particulière, avec des rebondissements et des surprises d’outre-tombe de la part du paternel, et un dessin agréable. Un album à découvrir !

A partir de 15 ans selon l@BD.

On en parle sur les blogs : Un amour de BD, Rock et BD, Domi C Lire, Samba BD, Sentiers de l’imaginaire….

Quelques planches à voir sur le dossier de présentation de l’éditeur. Voir aussi la page consacrée à l’album sur le site de l’éditeur, avec de nombreuses ressources.

La playlist des titres mentionnés dans l’album est disponible sur Spotify.

Cet album participe à la-bd-de-la-semaine-150x150, cette semaine chez Noukette, qui regroupe les billets de tous les autres participants !

9782875804389FS

EDIT : cet album est ressorti chez le même éditeur fin octobre 2017 sous un nouveau titre (« Le commodore »), avec un format plus petit mais aussi à un prix inférieur (aux alentours de 20 € au lieu des 30 € de la première édition)…

 

16 réflexions au sujet de “The long and winding road”

    1. La libraire m’a dit que l’album était passé un peu inaperçu à sa sortie, et qu’il serait dommage qu’il ne trouve pas son public… C’est aussi pour cela que je voulais le présenter à la BD de la semaine, car il mérite vraiment qu’on s’y arrête !

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