BD fantastique

Ces jours qui disparaissent

CES JOURS QUI DISPARAISSENT,  par Timothé Le Boucher (Glénat, 2017, coll. 1000 feuilles)

ces jours qui disparaissentLubin est acrobate avec des amis dans une troupe qui prépare un spectacle. Il fait une mauvaise chute mais se relève dans la foulée. La journée se termine normalement, et le lendemain, Lubin se lève et arrive au travail avec Léandre, un de ses amis. Mais il découvre qu’il a en réalité 24 heures de retard, il ne s’est pas rendu au travail le lundi. Lubin se rend compte qu’il se passe des choses étranges lors de ses périodes de sommeil, il décide alors de filmer ces moments-là et réalise qu’un autre lui prend possession de son corps en alternance. Alors les deux se mettent à communiquer par vidéos interposées… et découvrent qu’ils ont des caractères et des modes de vie bien opposés. Cela remet en question le couple de Lubin et Gabrielle, tandis que le second Lubin rencontre Tamara…Au fil du temps, les absences du vrai Lubin se font de plus en plus longues, après un jour sur deux, c’est un jour sur trois, puis un jour sur quatre qu’il réapparaît auprès de ses proches, dont Tamara qui a été larguée par le second Lubin…

Whaou, quelle bande dessinée! Je dois avouer qu’au départ, j’ai emprunté cet album en bibliothèque en suivant aveuglément ou presque l’avis de Noukette (cf. lien en fin d’article), mais que je l’ai un peu laissé de côté, finalement peu tentée. Pour autant, je ne le rendais pas, je le gardais dans l’attente peut-être de trouver le bon moment, tout en sachant bien que je le rendrai en retard… C’est dire si j’étais motivée pour le lire ! Je crois surtout que je n’avais jusque là pas trouvé le bon moment et l’envie de me plonger dans cet album assez conséquent avec un dessin qui ne m’attirait pas. Mais pour autant, une fois que je suis rentrée dedans, j’ai eu du mal à en décoller, et j’étais absente pour tout le reste…

J’ai adoré cette histoire fantastique, au synopsis à la fois simple et complexe. L’histoire prend le temps de se dérouler : au départ le lecteur est comme Lubin, à se demander ce qui se passe, puis des bribes de réponses sont apportées au fil de la lecture. La fin est juste magistrale, très bien trouvée alors que ça aurait pu être « casse-gueule », ou tomber à plat. Là ce n’est pas le cas, la fin est un vrai régal, elle augmente encore l’intensité de cette histoire, et j’en suis ressortie avec un sentiment à la fois mélancolique mais aussi très heureux. Bref, j’applaudis des deux mains pour l’histoire. Je mettrais juste des légers bémols sur le dessin, que j’ai trouvé assez plat et sans véritable relief, peut-être desservi par des couleurs pâlottes et pas toujours très réalistes. Je n’ai pas du tout aimé le choix de la couleur de la drôle de chevelure du héros, et il m’a fallu pas mal de cases pour passer outre ce jaune paille délavé… Enfin, quelques petites erreurs sont venues gâcher ma lecture : une erreur de calendrier (dès le début de l’histoire, on est en septembre puis en avril 2 jours plus tard, selon le calendrier mural dessiné dans une cases) et les voitures ne roulent pas sur la même voie selon quelques cases d’une même planche…  Cela a un peu gâché mon plaisir de lecture, mais je garderai tout de même un très bon souvenir de cet album dont je n’attendais pas grand chose au départ. Une belle surprise et un jeune auteur à suivre, vraiment !

Je dirais à partir de 15 ans.

On en parle sur les blogs : La bibliothèque de Noukette, Petites madeleines, Sans connivence, Bar à BDLes bouquins d’Anaïs, Une case en plus, D’une berge à l’autre, Le petit carré jaune

Premières planches à voir sur le site de l’éditeur.

Visiter le blog de l’auteur, avec des extraits de ses productions.

Cet album fait partie de la sélection officielle au festival d’Angoulême 2018.

Cet album participe à la-bd-de-la-semaine-150x150, cette semaine chez Stéphie qui centralise les découvertes du jour des participants !

43 réflexions au sujet de “Ces jours qui disparaissent”

  1. C’est fou ça, cet album fait le même effet à tout le monde. On fait la moue en voyant le dessin, on hésite encore un peu même si on s’est procuré l’album et puis dès qu’il est ouvert, on oublie le temps qui passe et on a tous été complètement absorbés par l’histoire. Grosse claque pour moi. Pareil, j’ai décollé pendant la lecture.

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    1. Ambitieux et dense, tout à fait ! On pardonne les défauts à l’auteur qui est très jeune et n’a pas produit beaucoup jusqu’à aujourd’hui, c’est vrai.

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  2. Décidément, on en entend beaucoup parler de cet album. Impossible de ne pas le repérer ! Par contre, je suis incapable de savoir si il peut me plaire. Le meilleur moyen est certainement de lui donner une chance.

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    1. Avec sa sélection pour Angoulême, on le voit facilement en librairie et en bibliothèque,donc je te souhaite de le trouver bientôt !
      Et oui, les incohérences sont un peu dommages, mais on pardonne à l’auteur, vu l’oeuvre qu’il nous offre !

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