BD fait de société, BD historique

Vies volées

VIES VOLÉES :  BUENOS AIRES, PLACE DE MAI, par Matz (scénario) et Mayalen Goust (dessin) (Rue de Sèvres, 2018)

vies volées.jpg1998, des grands-mères manifestent sur une place de Buenos Aires pour réclamer leurs petits-enfants, volés lors de la dictature militaire qui a écrasé l’Argentine entre 1976 et 1983 et qui a, entre autres, volé des enfants pour les confier à des familles partisanes du régime. Mario, le brun, et Santiago, le blond, sont deux amis d’une petite vingtaine d’années. Mario a des doutes quant à sa filiation, et ne comprend pas pourquoi ses parents n’ont pas de photo de sa mère enceinte, ni pourquoi ils ne veulent jamais répondre à ses questions sur ses origines. Mario profite donc d’une manifestation des grands-mères pour se renseigner, et va se rendre à l’hôpital avec son meilleur ami pour des tests ADN. C’est  là que Santiago a le coup de foudre pour la belle infirmière qui les accueille, Victoria, elle aussi volée à ses parents biologiques…Voici un album qui faisait partie des nouveautés à la bibliothèque, et je l’avais vu passer sur des blogs, certainement à l’occasion de la BD de la semaine, opération tentatrice s’il en est… Le dessin ne m’attirait pas plus que cela, mais je me suis laissée tenter, comme souvent… Et bien ce n’est pas un coup de coeur pour cet album qui met en avant un épisode assez méconnu de la dictature argentine, mais c’est tout de même un assez agréable moment de lecture. J’avais deviné depuis le début ou presque que l’histoire n’irait pas dans le sens de Mario, mais plutôt que ce serait Santiago le blond qui serait le héros de cette histoire. J’ai eu un peu de mal à m’attacher à eux. De plus, j’ai été moyennement conquise par le trait de Mayalen Goust, que je découvre avec cet album : j’ai globalement aimé les portraits masculins, mais j’ai trouvé ceux féminins assez lisses, avec parfois des visages très en longueur… Les couleurs choisies, claires, sont assez ternes, et même si elles collent bien à l’histoire et à son ambiance, je les ai trouvées parfois fades, mais elles sont ainsi quand l’histoire est assez triste, et les couleurs redeviennent un peu plus vives quand l’histoire est plus joyeuse… Mais ce n’est pas non .

Enfin, la page explicative à la fin n’apporte pas vraiment d’éléments supplémentaires pour comprendre ce qui s’est passé pendant les 7 ou 8 années de la dictature, sauf que les personnages sont fictifs mais que leurs histoires sont basées sur de vrais faits. Je crois que j’aurais aimé en savoir plus sur cette période qui me paraît bien lointaine, mais il va falloir que j’aille consulter d’autres ouvrages pour cela, celui-ci étant plus une introduction au sujet. Un album qui ne fait pas partie des indispensables de l’année, mais qui mérite au moins un coup d’oeil si le thème vous attire !

On en parle sur les blogs et le  web : Les lectures de Mylène, Mille et une frasques, Des livres des livres, Les lectures d’Antigone Le blog de Yv, Pretty booksBulles de BD sur France Inter

Premières planches à voir sur Izneo.

Cet album fait partie de la-bd-de-la-semaine-150x150, cette semaine chez Moka qui regroupe les liens des bulleurs de la semaine sur son blog !

28 réflexions au sujet de “Vies volées”

  1. Je partage ton avis !
    Moi non plus je ne connaissais pas ce pan de l’histoire argentine avant d’ouvrir cette BD. J’ai trouvée la BD sympa et intéressante mais presque trop facile. J’aurais aimé que la partie historique soit plus approfondie et que le scénario concernant les personnages soit moins téléphoné.

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  2. En Espagne, sous Franco, on endormait les femmes qui accouchaient et on leur faisait croire que leur bébé était mort né. C’était des opposantes au régime et les bébé étaient élevés par des familles franquistes.

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    1. C’est vrai que la couverture n’est pas très attractive, et je dois dire que si je n’avais pas vu l’album circuler sur des blogs, je ne m’y serais peut-être pas arrêtée…

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