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Super-sourde

SUPER-SOURDE, par Cece Bell (Les Arènes, 2015)

supersourde

Autobiographie de l’enfance de l’auteure américaine, devenue sourde suite à une maladie contractée à l’âge de 4 ans. Elle nous décrit son monde adapté ou non à son handicap, la réaction des autres enfants face à sa surdité (certains lui parlent plus fort, d’autres la prennent limite pour une demeurée…), sa vie de famille, ses meilleures amies (Laura en CP, Ginny puis Martha), ainsi que son meilleur allié pour apprendre à l’école : le Phonic Ear, un appareil qui lui permet d’entendre ce que dit l’institutrice dans le micro… D’ailleurs, cet appareil lui confère des super-pouvoirs : elle seule peut entendre certains bruits… C’est là que Cece devient une super-héroïne : « super-sourde »… Et grâce à ce super-pouvoir, elle va chercher à se faire une amie, la super-amie qu’elle attend tant…

Voici un album repéré je-ne-sais-plus-où. Je ne l’avais pas vu passer à sa sortie, et comme je suis sensible aux albums traitant de handicap, je l’ai réservé à la bibliothèque. Je m’attendais à une histoire assez courte, mais en réalité il s’agit d’un beau pavé de plus de 230 pages, et dans un format plus petit qu’habituellement, et on croirait presque à un roman.

L’histoire se lit assez bien, mais je n’ai pas réussi à me faire à l’anthropomorphisme, les oreilles de lapin étant trop voyantes pour me faire oublier l’animal censé simplement représenter l’auteure de cet album alors qu’elle était enfant. Cela était encore plus flagrant dans certaines cases où il est justement question des oreilles, avec son Phonic Ear par exemple (le casque audio sur des oreilles de lapin donne une drôle de situation !). J’ai ressenti sur certains passages qu’il s’agissait d’un album américain, de par les références (Narnia dans les années 1970/1980 en France, je ne suis pas certaine que c’était connu, de même pour les « boules de poils chaudes » échangées dans la classe et les « soirées pyjamas » avec les copines (très clichés comme dans les films), ou encore le chien qui s’appelle Fluff, produit typiquement US)… Par contre, certaines références fonctionnent aussi pour nous européens, avec la série télé Dallas… Bref, avis mitigé concernant l’attachement à l’héroïne…

Par contre, au niveau du sujet, j’ai aimé le fait que les bulles soient écrites comme l’auteure les entendait : parfois elles sont vides parce qu’elle n’entendait rien, parfois il y a des sons mais qui ne forment pas de mots, et c’est très difficile de deviner le sens des phrases… Cela nous met vraiment dans sa peau. Le récit fait parfois très enfantin, avec les relations avec ses amies (tu es ma copine, tu ne l’es plus…), mais cela est globalement touchant. Une belle découverte, malgré certains bémols.

A partir de 10 ans selon l@BD.

On en parle sur les blogs : Blogonoisettes, Les livres de Colline, Chronique d’une rêveuse à lunettesUn point c’est tout

Pas de premières planches… je n’ai pas trouvé…

Le site de l’auteur est à lire ici, en anglais.

Cet album s’inscrit dans labd bleu, et aujourd’hui c’est Stephie qui regroupe les billets des bulleurs !

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