BD fait de société, BD historique

Simone Veil l’immortelle

SIMONE VEIL L’IMMORTELLE, par Pascal Bresson (scénario) et Hervé Duphot (dessin) (Marabout, 2018, coll. Marabulles)

simone

Biographie dessinée de Simone Veil, née Jacob, déportée à Auschwitz qui est devenue ministre de la santé sous Valéry Giscard d’Estaing et qui a fait passer la loi sur l’avortement qui porte son nom. Cet album revient sur son combat pour l’interruption volontaire de grossesse, les nombreuses oppositions qu’elle a rencontrées dans la sphère politique  majoritairement masculine de l’époque, ainsi que sur son adolescence à Nice, puis son arrestation et sa déportation avec sa mère et ses sœurs.

Cet album sorti au début de l’été 2018 a fait grand bruit, d’autant plus que cette grande dame qu’était Simone Veil est entrée au Panthéon quelques jours après la sortie de cet opus. C’était l’occasion pour moi d’en apprendre plus sur cette figure de l’histoire du XXe siècle.

Le dessin ne m’a pas emballée, loin de là. Certains personnages ne sont pas facilement reconnaissables, et c’est surtout des profils différents selon les cases qui pourraient presque faire croire qu’il s’agit de personnages différents. Certains profils de Simone Veil ne font pas très ressemblants, tout comme Jacques Chirac parfois. Les autres, je ne sais pas à quoi ils ressemblaient mais globalement, les hommes politiques se ressemblent tous… J’ai aimé trouver dans l’album Marceline Loridan-Ivens, amie de Simone Veil depuis les camps et décédée en 2018, mais heureusement qu’il y a une petite note en bas de page pour dire que Marceline Rozenberg était son nom de jeune fille… J’aurais aimé en savoir plus, dans un dossier en fin d’album, des photos par exemple, mais il n’y a rien, sauf une bibliographie sélective. Il n’y a rien non plus concernant sa participation active au parlement européen, dont elle a quand même été la présidente… C’est un peu dommage que cet aspect-là soit passé sous silence…

La couleur est particulière dans cet album, on est là dans du monochrome : du bleu pour 1974, du jaune pour l’enfance et l’adolescence à Nice et du marron pour la vie dans les camps de concentration. Au départ c’est assez particulier à appréhender, mais finalement ce choix de couleurs permet de savoir très rapidement à quelle période on se trouve. Le récit commence en 1974, puis retourne 30 ans plus tôt, pour revenir sous Giscard, puis en 1944-45, et se termine avec quelques planches sur 2004 et enfin 2017. C’est habilement conduit, on passe d’une époque à une autre sans souci, avec à chaque fois un élément déclencheur qui rappelle des souvenirs à Simone Veil.

L’idée de la bande dessinée est bonne, puisque ce support touche un public différent, mais je suis un peu déçue de certains choix scénaristiques et du trait à certains moments… Cet album est une assez belle découverte malgré ces quelques points négatifs. Je ne l’achèterai pas pour le collège, car il y a certains passages trop politiques pour que les collégiens saisissent tout, mais par contre, les passages sur la déportation seraient intéressants à utiliser en témoignage…

Je conseillerais à partir de 15 ans.

On en parle sur les blogs : Promenades et méditations, Bibliza, Lalydo’s blog

Interview de Pascal Bresson à lire sur Révolution féministe.  Lien vers le site du dessinateur Hervé Duphot.

Premières planches à voir sur le site de l’éditeur.

Cet album participe à labd bleu, cette semaine chez Stephie  qui regroupe les billets des bulleurs sur son blog !

26 réflexions au sujet de “Simone Veil l’immortelle”

  1. Cette BD circule dans un petit groupe de 3èmes qui participent à un prix de la BD historique local et pour l’instant les retours sont positifs. Ce qui est bien, c’est que ça leur permet de découvrir qui était Simone Veil.

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