BD hors de nos frontières, BD sentimentale

Le prince et la couturière

LE PRINCE ET LA COUTURIÈRE, par Jen Wang (Akileos, 2018)

Le prince Sébastien est un cœur à prendre. Mais il semble peu intéressé pour se trouver une princesse à épouser. Ce sont ses parents surtout qui s’inquiètent et tentent d’organiser des rendez-vous pour que des jeunes filles rencontrent leur fils. Sébastien, lui, préfère s’habiller en robes, et quand il découvre lors d’un bal la tenue très originale d’une princesse, il demande à faire venir secrètement sa couturière. Cette dernière, Frances, déconsidérée dans l’atelier où elle travaille, accepte la proposition la proposition d’embauche pour le mystérieux envoyé qui vient la chercher à son travail. Quelques temps plus tard, elle découvre l’identité de son employeur et lui crée des robes toutes plus originales les unes que les autres… Sébastien, lors des soirées mondaines, devient Lady Cristallia. Il approche même madame Aurelia, la couturière dont Frances est totalement fan. Mais comment gérer l’identité secrète de Sébastien/Lady Cristallia et en même temps la volonté de Frances de devenir une couturière renommée ?

Voici un album que j’ai lu la semaine dernière, juste avant qu’il ne reçoive le fauve du meilleur album jeunesse à Angoulême. L’album est assez volumineux avec près de 280 pages. La couverture est jolie, entourée d’un cadre doré (non visible sur la couverture ci-dessus), et les personnages semblent assez mystérieux (avant ma lecture, je me suis demandée qui est celui/celle au centre). Au départ le dessin est un peu étrange à mon goût : peu de détails (surtout dans les décors), peu de cases par pages, et le trait est assez épais. Les couleurs sont jolies : ni vives, ni pastels, elles m’ont donné envie de continuer ma lecture, alors qu’au tout départ, j’étais assez peu motivée…  Mais une fois lancée, difficile de s’arrêter. Heureusement que l’histoire est organisée en chapitres, ce qui m’a été bien pratique pour fractionner ma lecture !

J’ai tiqué parfois sur des détails, liés à la langue : l’histoire est censée se dérouler en France, à Paris même, mais le grand magasin qui ouvre porte un nom britannique (Trippley’s), ce qui me paraît bien peu crédible…  Tout comme le pseudonyme de Sébastien ne sonne pas très français non plus, ainsi que les titres des princesses, toutes « lady »… Bref, pas convaincue sur le choix des noms, ou peut-être est-ce une erreur de traduction. Mais sinon, le scénario tient globalement la route, avec ce prince qui cache sa vraie identité qui ne correspond pas à celle attendue de la part d’un futur roi, et une couturière très douée qui aspire à être reconnue. L’amitié entre les deux est sincère, et cet album permet aussi d’aborder le sujet de la tolérance, même s’il n’est pas clairement question d’homosexualité dans cet album. La famille royale est ouverte d’esprit, même si cela n’est pas facile à accepter au début. Enfin, les robes dessinées par Frances sont très jolies, toutes plus originales les unes que les autres, avec profusion de tissus, de rubans, de matières luxueuses… Par ses aspects originaux, on dirait du Jean-Paul Gaultier par moment, le clin d’œil est sympa !

Bref, un album qui est au final une bien jolie surprise, qui plaira aux jeunes filles qui aiment les robes de princesse, aux ados qui veulent des histoires un peu différentes et originales, et aux adultes qui y trouveront aussi leur compte avec la tolérance et la différence particulièrement présentes dans cet album !

Non mentionné sur l@BD, je dirais à partir de 9 ou 10 ans.

On en parle sur les blogs : Merveilles livresques, Le blog de Galleane, Les petites addictions de Cranberries, La couleur des mots, Les lectures d’Alice

Quelques planches à découvrir sont sur le site de l’éditeur.

L’auteure, américaine, est en dédicace en France au tout début du mois de février 2019. Plus d’infos sur le compte Instagram de l’éditeur français. Voir aussi son site personnel, en anglais.

Cet album fait partie de , et ce mercredi c’est Noukette qui nous reçoit dans sa bibliothèque. Allez voir toutes les pépites dénichées par les participants !

37 réflexions au sujet de “Le prince et la couturière”

    1. Oui, il est assez épais. Et il vise un public féminin, même si les garçons peuvent aussi s’y intéresser (vive les albums non-genrés !! 🙂 )

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    1. Beaucoup de thèmes abordés, mais bien exploités dans cet album qui plaira aussi aux fans de grandes robes de princesses et autres tenues exubérantes…

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