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Le dernier des étés

LE DERNIER DES ÉTÉS, par Alfonso Casas (Paquet, 2018)

005935980.jpg2017, Dani va se marier avec sa chérie qu’il fréquente depuis deux ans. Profession-nellement, ça ne va pas trop mal pour lui. Photographe, il prépare une exposition dans laquelle il veut confronter ses photos du passé avec des photos du présent. Pour cela il se rend sur le lieu de ses vacances d’enfance, de 1988 alors qu’il était petit, jusqu’à son adolescence. Il va tenter de retrouver les endroits marquants, et chaque cliché lui rappelle un épisode, une personnalité… Mais d’ailleurs, qu’est devenu son meilleur ami de l’époque, celui avec qui il passait tous les étés, depuis l’épisode de la petite voiture planquée dans le sable, jusqu’au bal du village et à la belle Maria convoitée par tous les garçons du village ?

Voici un album au titre de saison. Je l’ai emprunté en bibliothèque suite à une présentation enthousiaste de la libraire BD, lors de la présentation des livres pour le réseau de bibliothèques. Elle avait aimé cette histoire, le sujet avait tout pour me plaire, le dessin me paraissait pas mal… Je l’ai donc emprunté. Mais en fait, j’ai été déçue… J’ai moyennement apprécié cet album, parce que l’histoire est presque trop facile : près de 30 ans après, le narrateur retrouve (assez facilement) ses connaissances d’enfance qui sont restées au même endroit. L’épisode sur la fin de l’album, avec le meilleur ami, était ultra-prévisible. L’histoire de l’homme âgé barbu, seul sur la plage dans les années 1990, et seul en 2017, sonne assez étrange, presque surnaturelle… La mélancolie qui sort de cette histoire ne m’a pas touchée, peut-être que je n’étais pas en condition lors de la lecture. Par contre, quelques passages sont quand même savoureux : par exemple quand Dani retrouve Miguel, un garçon de son âge qui était méchant et se moquait ouvertement d’eux. Les répliques qu’il lui lance à la figure sont bien trouvées, la situation du Miguel étant particulièrement pathétique !

Graphiquement, j’ai trouvé le dessin très fin, avec un côté précis bien agréable. Par contre, quelque chose m’a dérangé tout au long de ma lecture, et je n’ai pas réussi à passer outre : tous les personnages sans exception ont de grandes oreilles, réellement démesurées… Alors au départ je me suis dit que c’était assez original, peut-être spécifique à cet auteur espagnol que je ne connaissais pas auparavant, mais en fin de compte, c’est limite dérangeant quand même… Cela confère une allure bizarre aux personnages.

Les couleurs sont quant à elles chouettes, permettant de distinguer facilement le présent (couleurs grises) et le passé (en couleur). Et surtout l’originalité de cet album vient de l’utilisation des calques qui permettent la superposition de la photo d’origine et de celle des années plus tard. L’idée, que j’ai trouvée très bonne, est très bien exploitée dans cet album à la couverture luxueuse (et avec une couverture amovible transparente, malheureusement recouverte d’un film plastique par la bibliothèque).

Pour autant, Le dernier des étés a été pour moi une histoire un peu facile et pas totalement développée, avec un aspect dérangeant sur les oreilles des personnages et un héros assez froid et peu attachant. Tout cela m’a laissé une drôle d’impression une fois la lecture achevée. Dommage, j’aurais aimé apprécier cet album, mais malheureusement cela n’a pas été à la hauteur de mes espérances…

A partir de 15 ans selon l@BD.

On en parle (bien peu) sur les blogs : La soupe de l’espace.

Quelques planches à voir sur le site de l’éditeur.

Cet album participe à labd bleu, aujourd’hui chez Stephie qui reprend du service pour les mercredis BD.

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