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Peste blanche

PESTE BLANCHE, par Jean-Marc Pontier (Les enfants rouges, 2012, coll. Isturiale)

 pesteblanche.jpgDes fouilles archéologiques à Marseille ont fait remonter à la lumière une fosse commune du Moyen-Âge, datant de la grande peste qui avait sévi dans la ville. Parmi ces corps, se trouve celui d’une jeune femme disparue vingt ans plus tôt… Pour Jean-Baptiste Chataud, c’est des souvenirs vieux de deux décennies qui remontent. Il était alors le prof de la disparue Marie, et en était follement amoureux. Tous deux étaient amants, avant le drame de sa disparition. Mais il a été inculpé pour le meurtre de sa compagne, lors d’un procès retentissant des années auparavant. Pour tenter de l’oublier, il se rend chez un marabout, mais le résultat est plus que surprenant : c’est une peste blanche qui s’abat sur la ville…

Encore un album des éditions niçoises « les enfants rouges ». Cette fois, on est dans une histoire qui démarre dans le registre réaliste et qui se termine avec une pointe de fantastique. C’est un peu perturbant, mais on s’y fait. Je ne m’attendais pas à ça, je pensais seulement à des souvenirs qui remontent vingt ans après, à un deuil pas terminé… Mais certainement pas à cette épidémie d’oublis, plus ou moins prononcés, jusqu’à des situations proches de l’absurde… De voir tout le monde progressivement touché par le phénomène, sauf Jean-Baptiste et son juge (enfin au départ), cela paraît étrange, et on réalise que cela ne va plus bien du tout quand même le juge ne le reconnaît plus… C’est à partir de ce moment-là que je me suis demandée comment cela allait pouvoir se terminer… Le parallèle entre la peste de 1720 dans la cité phocéenne et la peste blanche qui s’abat en ce début de XXIe siècle est assez frappant.

Le trait est aussi étrange que le scénario, il est également imprécis, à l’encre noire. On a très peu de nuances dans les aplats, juste parfois un peu de gris pour changer du simple noir et blanc, mais c’est tout. L’ambiance de cet album est particulière, très nostalgique. Je n’ai pas été fan du graphisme, même si une fois entrée dans l’album, je n’en pensais plus rien (pourtant, ce n’est pas ce que j’ai regardé le plus lors de ma lecture, je dirais même plutôt que je n’ai pas admiré les cases).

Bilan, c’est un album original, au concept assez décalé par rapport à ce que je peux lire habituellement. Graphiquement je ne suis pas convaincue, mais j’ai réussi à passer outre et à m’intéresser au sort de cet homme seul et désespéré. L’histoire n’est pas indispensable, mais elle permet quand même de mettre en avant une ville méditerranéenne (avec quelques éléments historiques). Une jolie découverte, due au hasard de ma bibliothèque…

Quelques planches à voir sur le site de l’éditeur.

Lien vers le blog de l’auteur.

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