BD fantastique, BD jeunesse

Les vermeilles

LES VERMEILLES, par Camille Jourdy (Actes sud BD, 2019)

vermiellesJo est en vacances en camping avec sa famille : son père, sa belle-mère et ses demi-soeurs qu’elle déteste. Un jour, son sac rempli de biscuits, elle s’éloigne de la tente et se rend dans la forêt, où elle tombe sur de minuscules lutins, traverse un tunnel ferroviaire avec eux et atterrit dans leur monde. Elle y découvre un cyclope, des enfants à la tête de chat, dont Nouk qui devient son ami, un ours nommé Maurice… Tous sont doués de la parole et la jeune fille va partir à l’aventure avec eux pour délivrer certains de leurs amis qui sont enfermés dans les cachots du château du chat empereur. Le groupe va profiter d’une fête costumée organisée pour l’anniversaire impérial pour se glisser dans le château… Mais cela ne va pas se passer comme prévu, puisqu’ils vont vite être démasqués, et beaucoup seront emprisonnés. Seuls Jo et Maurice fuient et vont tout faire pour sauver tous leurs amis…

Voici un album lu il y a presque 10 jours maintenant, pour lequel j’ai pris quelques petites notes sur le vif, juste avant de le rendre à la bibliothèque (avant la fermeture due au confinement). Cet épais album m’a fait penser parfois à l’album jeunesse de Winshluss (dans la forêt sombre et mystérieuse) à cause du thème de l’enfant qui quitte sa famille (ici volontairement, contairement à l’album de Winshluss), et qui se rend dans un autre monde, rencontre des personnages extraodirinaires et fabuleux, sans trop se poser de questions sur le pourquoi du comment… En effet, il y a une certaine forme de naïveté et d’acceptation de la situation par Jo qui vit un moment hors-du-commun…

La fillette et son aventure ont aussi des points communs avec Alice au pays des merveilles (le roi tyran qui règne sur son royaume, les jeux et autres réjouissances sucrées dans les jardins du château pour l’anniversaire du roi…). Cet album comporte également des références à Peter Pan (graphiquement représenté d’ailleurs), et au monde des enfants perdus. Bref, cet album fait allusion à pas mal de contes et d’histoires enfantines que je n’ai sans doute pas tous repérés. Mais cet univers est vraiment très riche.

Le dessin est très simple, parfois naïf (les pieds par exemple), ne respectant pas toujours la perspective, mais c’est le trait de l’autrice qui est comme ça et cela ne cloche pas dans l’histoire. Il y a beaucoup de petites cases, mais elles sont faciles à lire et surtout pas alourdies puisque les bulles ne sont pas blanches et entières, le texte est inscrit sur les dessins et les couleurs : on a donc des dessins entiers, qui ne sont pas coupés par les textes.

Les couleurs sont jolies, dans les tons pastels. Les vermeilles multicolores aux couleurs de l’arc-en-ciel donnent en plus un côté très poétique et onirique à ce long récit de 155 planches, au rythme que j’ai cependant trouvé inégal : j’ai beaucoup aimé le début et la fin, moins les rencontres avec d’étranges créatures au milieu du récit, que j’ai trouvées plus « molles ». Enfin, autre point négatif, je n’ai pas aimé l’absence de négation dans plusieurs bulles, surtout au départ du texte : il y a les « pas » mais pas les « ne », et cette absence de français correct m’a vraiment dérangée, parce que j’ai eu l’impression que c’était plus une faute ou un oubli involontaires qu’une erreur volontaire.

Bref, voici avec ces « Vermeilles » une découverte originale pour moi qui ne suis pas spécialement fan du travail de cette autrice (déjà lue il y a fort longtemps avec Rosalie Blum). J’ai bien aimé, ce ne fut pas un coup de coeur, mais une lecture agréable et légère. Que demander de mieux en ces temps difficiles et étranges ?

Non mentionné sur l@BD, je dirais à partir de 10 ans…

On en parle sur les blogs : La bibliothèque de Noukette, Le tiroir à histoires, Le petit carré jaune, Blog o noisettes

Quelques planches à voir sur le site du festival d’Angoulême.

Cet album a reçu le prix « pépite bande dessinée » au salon de la littérature jeunesse de Montreuil en décembre 2019, et le prix jeunesse (le fameux « fauve ») au festival d’Angoulême en janvier 2020.

Aujourd’hui c’est mercredi et comme pour chaque labd bleuon se retrouve tous et toutes aujourd’hui chez Noukette pour partager nos découvertes BD !

30 réflexions au sujet de “Les vermeilles”

    1. Graphiquement c’est original, un poil naïf aussi.Tu peux voir quelques extraits dans un lien en bas de mon billet (lien vers le site du festival d’Angoulême)

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