ASTERIOS POLYP, par David Mazzucchelli (Casterman, 2010)
Asterios Polyp, 50 ans, a vu son appartement de Manhattan brûler, et il est juste parvenu à sauver trois objets avant de quitter le lieu où il a vécu pendant 20 ans. N’ayant plus rien ni personne qui le raccroche à ce lieu, avec ses quelques dollars en poche, il décide de partir et prend le bus… Il arrive à Apogee, et atterrit chez Stiff Major, garagiste qui l’embauche et l’héberge suite à sa demande. C’est l’occasion pour lui de se remémorer toute sa vie, son parcours… depuis son histoire familiale avec son père immigré, son frère jumeau mort à la naissance, sa rencontre avec son épouse Hana puis leur rupture mais aussi sa carrière universitaire à la chaire d’architecture de l’université d’Ithaca…
Voici en ce mercredi un album sorti de mes étagères sur lesquelles il attendait depuis…. trop longtemps ! J’avais toujours un peu peur de cet album, qui me paraissait très exigeant, et puis cette couverture me repoussait peut-être aussi… Bref, quand on est confiné, il faut aussi piocher dans ses réserves, et j’ai donc pris cet album, décidée à m’attaquer à cette histoire dont je ne connaissais pas grand-chose. Je n’avais pas repéré que la couverture était finalement amovible et que sous la feuille colorée se trouvait gravé le profil du héros qui donne son nom à cet album de plus de 340 pages… Déjà, je trouvais cette particularité assez chouette, vraiment originale.
Le dessin est lui aussi original : au premier regard il paraît assez simple, mais il s’avère riche. Le personnage d’Asterios est assez irréaliste, à cause de la forme de sa tête. Mais dans l’esprit de l’album, cela passe bien. Il y a un côté vintage, ou années 50 difficile à expliquer. J’ai bien aimé ce trait parce que très différent, très spécifique. Et puis les couleurs, peu nombreuses mais utilisées dans différentes teintes plus ou moins claires, sont parcimonieusement réparties, avec des zooms placés intelligemment sur différentes parties, pour guider l’oeil du lecteur..
Graphiquement, l’auteur utilise plein de méthodes différentes. J’avais bien vu qu’il y avait plusieurs styles, mais c’est surtout quand l’auteur représente le frère jumeau disparu ou encore les différences de plus en plus marquées entre Hana et Asterios… Ce changement de style (Asterios stylisé en bleu et en quelques traits, comme un bâtiment, alors qu’Hana est représentée au crayon rouge avec beaucoup de courts traits) est impressionnant pour montrer leur couple qui se délite, chacun s’éloignant de l’autre. J’ai aimé aussi quand l’auteur varie sa mise en page, en tentant les nombreuses petites cases, ou la pleine page, ou encore la disposition très originale du gaufrier…
L’histoire est assez simple, mais au final regorge aussi de détails. Le héros paraît par moment antipathique, mais pour autant on s’attache à lui. Il a un côté intellectuel complètement déconnecté de la réalité, mais il est aussi un homme qui finit seul… Hana paraît beaucoup plus normale et on comprend qu’elle quitte cet homme tellement imbu de lui même… L’histoire en tout cas prend le temps de se dérouler au fil des pages.
Bref, Asterios Polyp est un album très riche, dont on savoure chaque page et où rien n’est laissé au hasard. Je suis bien contente de l’avoir lu, mais j’aurais vraiment dû le faire plus tôt !
Cet album a reçu de nombreux prix, parmi lesquels le prix Eisner du meilleur auteur, ceux du meilleur album et du meilleur lettrage en 2010, le grand prix de la critique de l’ACBD en 2010 et le prix spécial du jury du festival d’Angoulême en 2011…
On en parle sur les blogs : Le génépi et l’argousier, Le chat masqué, Chroniques de l’invisible…
Quelques planches à voir sur Du9 et d’autres sur Le Figaro BD.
Aujourd’hui, comme chaque mercredi, c’est , et c’est chez Noukette que ça se passe pour découvrir toutes les trouvailles dénichées et présentées par les blogueurs !
Elle a tout pour me plaire cette BD !
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Dans ce cas, je te souhaite de la trouver ! Bonne lecture à toi !
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J’avoue être assez curieuse de la découvrir.
Ce confinement vient vraiment secouer et dépoussiérer nos PAL dis moi…
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Effectivement, cet album patientait depuis longtemps… mais il n’avait pas pris la poussière, car il n’y a pas de place pour elle dans les étagères (les livres sont trop nombreux et serrés pour lui laisser de la place ! 😉 )
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Un véritable bijou cette BD ! ❤️
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Oui, totalement !
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Vive les albums que l’on sort enfin de ses étagères…! Assez tentée du coup par ce que tu dis de celui ci !
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Il fallait trouver le bon moment pour ouvrir l’album… et le confinement fut le bon !
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Une belle découverte chez toi aussi ce matin. Merci ! 🙂
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Merci d’être passée 🙂
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Le confinement fait décidément du bien à nos PAL ! L’histoire m’intrigue et me donne envie d’aller y voir de plus près. Il faudra juste que je jette un coup d’oeil aux planches parce que la couverture n’est vraiment pas engageante (pour moi).
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C’est vrai que le confinement permet de retrouver des titres dans ses étagères… La couverture est originale, mais n’est pas forcément représentative du contenu ; tu peux voir des planches dans le lien à la fin de mon article !
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Le titre ne m’aurait pas attirée mais ton billet me donne envie de découvrir cet album.
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Il mérite vraiment qu’on le découvre, alors je suis contente si mon billet t’en a donné l’envie… 🙂
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je l’ai croisé à la médiathèque… il faudrait que je pense à le lire. merci pour la découverte.
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Ah oui, ce serait dommage de le rater s’il est dans ta médiathèque habituelle… mais bon, ce sera pour après le confinement !
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Je ne connais pas du tout et le fait qu’il est reçu des prix, ça me tente un peu plus.
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Et il a reçu de sacrés prix quand même : 3 Eisner, un grand prix de la critique ACBD et un prix spécial à Angoulême ! 🙂
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je passe clairement mon tour, absolument pas tentée par la couv’ 😀
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Dommage, mais il faut passer outre la couverture, car ce livre est une vraie expérience de lecture !
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Je n’aurai pas été tentée du tout par la couverture, mais ce que tu en dis… oui. Je tenterai à l’occasion parce que ça à l’air vraiment original.
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Un album à découvrir, et pas uniquement parce qu’il a été multi-récompensé !
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La couverture me rebute, je feuilletterai sans doute avant de me lancer
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Il faut vraiment aller au-delà de la couverture, ça vaut vraiment qu’on s’y arrête.
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C’est vrai que la couverture est assez froide, mais le pitch et ce que tu en dis est très tentant, je la note pour la sortie du confinement 🙂
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Chouette, c’est pour bientôt alors ! 🙂
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