BD sentimentale

Le jardin. Paris

LE JARDIN. PARIS, par Gaëlle Geniller (Delcourt, 2021, coll. Mirages)

jardinPendant les années folles, Rose est danseur dans un cabaret, seul jeune homme parmi les femmes. Il fait partie du cabaret « Le jardin », dirigé par sa mère. Habillé en femme, il est rapidement repéré et devient l’attraction principal du lieu. Un spectateur s’intéresse de plus en plus à lui, et si au départ, les danseuses parviennent à l’éloigner de Rose, l’entêtement du spectateur va finir par payer…

De Gaëlle Geniller, j’avais déjà lu Les fleurs de grand-frère, un album poétique et onirique. Ici, l’histoire est plus longue (environ 210 planches), et on retrouve le trait si fin, délicat et plein de détails de l’autrice.

Le scénario de cette jeune autrice est habilement construit : au départ on se demande qui est vraiment Rose (prénom épicène ou pseudonyme ?), avant de comprendre assez rapidement qu’il s’agit d’un garçon qui s’habille avec des robes et autres atours féminins et que cette situation d’identité est bien vécue par tous, le jeune garçon lui-même mais aussi les danseuses qui vivent dans le cabaret ainsi que les clients.

Graphiquement, c’est magnifique. Les personnages sont très beaux. Les couleurs sont très chaudes, souvent dans les tons rouges carmin des rideaux et des tentures… Les femmes ont des robes très représentatives des années folles, l’autrice a dû faire de sacrées recherches pour parvenir à varier les tenues. C’est très agréable visuellement parlant, un vrai régal ! A noter qu’à la fin du récit dessinée, on a un intéressant cahier graphique qui nous montre les coulisses et quelques extraits d’un court-métrage, projet prévu à l’origine de cet album.

Scénaristiquement, c’est très intéressant aussi : on sent qu’il y a quelque chose entre Rose et Aimé, mais on ne sait pas vraiment quoi, d’autant que c’est très platonique. Les deux se soutiennent, quand l’un ne trouve plus la motivation et l’énergie pour la danse, et que l’autre n’a jamais pu prendre une seule décision de sa vie par lui-même. Ce soutien mutuel est intéressant à suivre, même si parfois il y a quelques creux, où il ne se passe pas grand-chose…

Vous l’aurez certainement compris, j’ai adoré ce magnifique album, je l’ai trouvé à la fois poétique, touchant, romantique… Un bon pavé de douceur dans ce monde de brutes !

A partir de 15 ans selon l@BD.

Extrait à lire depuis le site de l’éditeur.

On en parle sur les blogs : La bibliothèque de Noukette, Mille et une frasques, Les fanas de livres, Les lectures de Mylène

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29 réflexions au sujet de “Le jardin. Paris”

        1. Oui ça fait du bien, je suis bien d’accord… Ce qu’il l’a dérangé, c’est plus le côté historique (l’homosexualité pas acceptée au début du 20e siècle), mais il a reconnu que graphiquement c’était très beau (ouf ! 🙂 )

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    1. J’ai beaucoup aimé, mon ami moins, il a trouvé que la situation était irréaliste, genre monde des bisounours (à l’époque des années folles, un homme habillé en femme n’était absolument pas accepté), mais moi je suis passé outre… et j’ai passé un très agréable moment.

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