BD fantastique

Le don de Rachel

LE DON DE RACHEL, par Anne-Caroline Pandolfo et Terkel Risjberg (Casterman, 2021)

don rachelRachel Archer vit à Paris en 1848. Elle a un don inédit : elle voit le futur. La jeune femme est mise en avant lors de représentations, avec l’artiste magicien Robert Houdin. Elle est aussi « exposée » telle une bête curieuse, et rencontre des personnalités de l’époque, des « grands » de son monde comme Alexandre Dumas, le roi Louis-Philippe… Mais elle est aussi un oiseau de mauvaise augure, quand elle annonce des événements tragiques, un exil forcé, une fortune ruinée… et personne ne veut vraiment croire les événements qu’elle prédit… (sauf Alexandre Dumas qui la remercie pour sa franchise, avant de conseiller de profiter du calme avant l’ouragan !).

Encore un album repéré lors de la BD de la semaine (un repère de bons titres, mais aussi la cause d’une liste qui s’allonge dangereusement…). Globalement j’ai apprécié cet album, même si j’ai quelques réservces. J’ai beaucoup aimé l’ambiance 19e siècle, les spectacles avec certains qui y croient, d’autres non (et accusent Rachel d’être un bonimenteur, un mot que j’ai toujours trouvé joli). Rachel est incomprise, avec son don qui n’est pas utilisé pleinement (mais plutôt pour des actions plus ou moins « utiles » (retrouver un objet perdu, deviner un texte ou un bonbon caché dans une soupière…). Rachel, avec ses grands yeux gris qui occupent une grande partie de son visage, est toujours très calme et posée. Sujette à des migraines, elle semble très fragile. Elle est plutôt du genre introvertie, dans ce monde qui la regarde comme une oracle… Elle inspire la pitié ou la clémence, car elle est prise dans une spirale qui la dépasse… J’ai trouvé cette partie très touchante.

Par contre, là où j’ai été plus dubitative, c’est sur les deuxième et troisième parties de l’histoire. En effet, après avoir rencontré Rachel, on bascule dans les années 1980 à Copenhague, avec un spectacle de danse monté à partir d’une photo (daguerréotype) de Rachel plus d’un siècle avant et qui connaît le succès lors de ses représentations. La troisième parte se déroule à Londres, n’a pas grand intérêt, l’album aurait pu s’arrêter avant, soit directement sur Rachel, soit sur l’ovation du spectacle en 1980. La situation à Londres m’est apparue un peu trop « flagrante » pour paraître crédible… Alors oui, c’est bien une histoire qui mêle trois villes, trois époques, trois femmes dont les vies sont tissées de liens invisibles. Cela donne un album épais, mais avec une fin qui n’est pas vraiment utile, selon moi.

Le dessin est assez joli, sympa mais pas exceptionnel non plus pour moi. Les personnages ont des « gueules » reconnaissables (surtout les hommes qui ont des portraits assez particuliers). Les traits des personnages sont sinon assez simples, sans fioritures. Les découpages font entre 3 et 9 cases, avec quelques pleines pages cependant. L’histoire se lit globalement bien.  Cela a au final été pour moi un moment agréable, mais pas un souvenir exceptionnel non plus, d’autant plus avec cette double fin (1980 et de nos jours) dont la dernière partie n’était pas forcément utile…

A partir de 13 ans selon L@BD.

Extrait à voir sur Izneo.

On en parle sur les blogs : Mes pages versicolores, Enna lit, Enna vit !, Le jardin de Natiora, Des livres des livres, Les books de Macha

Cet album participe aujourd’hui à bd chez Stephie (Mille et une frasques) aujourd’hui ! Merci à elle d’accueillir tous les participants de ce jour sur son blog !

14 réflexions au sujet de “Le don de Rachel”

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