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Derrière le rideau

DERRIÈRE LE RIDEAU, par Sara del Guidice (Dargaud, 2022)

rideauYaël et sa petite sœur Emilie vivent à la fin des années 1930. Tout va bien pour elles, jusqu’au décès de leur mère. Elles comprennent que leur père n’est guère apprécié de leurs grands-parents, sans en comprendre la raison… Et quand leur père se remarie avec Ophélie, la fillette est un peu perdue : serait-ce elle la dame blonde qu’elle avait aperçue avec son père derrière un des lourds rideaux quelques mois auparavant… Au fil du temps, la fillette se rend compte de la situation qui change aussi à l’extérieur de la maison : les juifs sont de plus en plus pourchassés…

Derrière le rideau est un album que j’avais remarqué à l’occasion du festival d’Angoulême fin janvier, puisqu’il faisait partie de la sélection jeunesse… Il s’agit du premier album d’une jeune autrice italienne.

Au tout départ, avant d’ouvrir l’album, je n’avais pas saisi qu’il s’agissait d’une histoire se déroulant pendant la seconde guerre mondiale et qui abordait l’antisémitisme… On comprend vite le contexte qui est de plus en plus pesant sur le quotidien de la jeune fille. Au départ, on est plus sur l’histoire familiale : décès de la mère (d’origine juive), père qui refait sa vie, antisémitisme de plus en plus prégnant… L’objet du rideau revient à plusieurs reprises dans l’histoire, et s’il pouvait parler, il nous raconterait ce qu’il a pu voir… Il a été le lieu où Yaël a vu et entendu des choses qu’elle n’aurait pas dû, cachée derrière le lourd morceau de tissu. Il a été le lieu où les deux fillettes se sont cachées pour échapper à un policier venu les arrêter. Au niveau du scénario, j’ai aimé le point de vue d’une jeune fille qui subit les lois contre les juifs, qui voit certaines personnes l’aider et d’autres au contraire ne rien faire. Il y a le lien avec la politique, avec par exemple les pouvoirs à Pétain. Je ne sais pas si cela parlera aux plus jeunes lecteurs, qui pourront en rester à la ‘petite’ histoire. Il n’y a pas vraiment d’explication pour replacer cette histoire fictive dans le contexte historique et c’est un peu dommage.

Graphiquement c’est joli, les personnages ont de bonnes têtes, même si parfois le trait est un peu maladroit. Les visages sont un peu en long, les corps allongés aussi, et cela passe bien dans l’histoire. Les teintes sont plutôt dans les verts et jaune pâle. Je garde un joli souvenir des pleines pages, très belles.

Bilan, l’album a été une jolie lecture, avec une fin forte, mais je ne sais pas si je garderai un souvenir marqué de cette histoire dans quelques temps…

A partir de 10 ans selon l@BD.

Premières planches à voir sur Izneo.

On en parle sur les blogs : Mes échappées livresques, Le suricate, Doucettement, Histoire et fiction

Cet album participe à 328248348_1950821888586151_7746890356642128904_n, alors rendez-vous chez Moka qui regroupe les lectures des participant.e.s à ce rendez-vous du mercredi !

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8 réflexions au sujet de “Derrière le rideau”

  1. Rien que la couverture suffit à me séduire. L’angle choisi derrière le rideau pour aborder le thème est intéressant. Ce qui est dommage c’est si comme tu le dis le contexte n’est pas assez explicité pour que les jeunes lecteurs puissent tout saisir. En tout cas ça me tente beaucoup.

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