BD fait de société

Ma voisine est indonésienne

MA VOISINE EST INDONÉSIENNE, par Emmanuel Lemaire (Delcourt, 2021, coll. Shampoing)

voisineL’auteur de bande dessinée Emmanuel Lemaire a pour projet un nouvel album mais a du mal à trouver l’inspiration. C’est alors qu’entre dans sa vie une nouvelle voisine, venue d’Indonésie. Leurs rencontres, autour d’un thé, portent sur la découverte de l’autre culture. La voisine, que l’auteur surnomme madame Hibou est traductrice, et a pour hobby de passer ses week-end à visiter des petites villes en France. Ainsi, la voici à Charleville-Mézières, à Granville, à Niort, à Châteauroux, à Grenoble… Le Français met quelques temps avant de comprendre les raisons de ces choix, mais en cherchant sur internet croit comprendre que sa voisine pourrait être une fugitive… Voici une voisine bien étrange…

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Romans jeunesse

Ma vie de Bacha Posh [roman]

MA VIE DE BACHA POSH, par Nadia Hashimi (Castelmore, 2017)

bacha.jpgObayda est une fillette qui vit avec ses parents et ses grandes soeurs à Kaboul, capitale de l’Afghanistan, quand son père, policier, est victime d’un attentat à la voiture piégée et perd sa jambe, en même temps que son emploi. Sans revenus, la famille décide de retourner à la campagne, dans le village natal du père qui entre en dépression, ne pouvant plus subvenir aux besoins de sa famille. Pour redonner un peu de bonheur à la famille, la tante paternelle d’Obayda suggère à la mère de la fillette de la transformer en garçon avant qu’elle n’aille à l’école. Elle deviendrait alors une bacha posh. C’est ainsi qu’Obayda devient Obayd, se fait un ami, Rahim, et découvre qu’il est aussi un bacha posh… Obayd découvre aussi la liberté, et bon nombre de choses qui étaient interdites chez les filles et qui sont acceptées (voire même encouragées) chez les garçons, en terme de comportement (courir, sauter, ne pas s’occuper des tâches ménagères), mais aussi de tenue vestimentaire… Lire la suite « Ma vie de Bacha Posh [roman] »

Romans jeunesse

Le carnet rouge [roman]

LE CARNET ROUGE, par Annelise Heurtier (Casterman, 2017, coll. poche)

le carnet rougeMarie a 16 ans et vit près de Lille avec sa mère Anne, entourée de son meilleur ami Alex. Un jour, à la sortie du lycée, elle remarque un homme qui semble l’observer, et cette situation se reproduit plusieurs fois… Ne connaissant pas ses origines paternelles, Marie pense deviner le lien, mais il n’en est rien : elle découvre que cet homme, Jean, est le mari de sa grand-mère maternelle dont elle ignorait jusque là l’existence, sa mère étant fermée comme une huître à l’idée de dévoiler ses origines. Marie savait juste qu’elle avait du sang du Népal en elle, mais rien de plus. Le vieil homme lui confie alors un carnet rouge dans lequel il a consigné les mémoires de sa femme, à présent décédée. Marie va découvrir ses origines et comprendre pourquoi sa mère ne voulait rien lui dire. Sa grand-mère, Sajani, était une Kumari, l’incarnation vivante d’une déesse. Trouvée toute petite à l’âge de 3 ou 4 ans, elle était vénérée par tous les habitants de Katmandou, mais n’a reçu aucune éducation. Aussi, quand elle a été destituée à la suite de ses premières règles, elle ne savait rien faire et son retour à la vie réelle a été très compliqué… Dans son carnet, elle raconte ses souvenirs de Kumari et son parcours ensuite, qui l’a amené en France après avoir vécu des horreurs…

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BD fait de société

L’anniversaire de Kim Jong-Il

L’ANNIVERSAIRE DE KIM JONG-IL, par Aurélien Ducoudray (scénario) et Mélanie Allag (dessin) (Delcourt, 2016, coll. Mirages)

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Jun Sang a 8 ans et est très fier de son pays. Il vit en Corée du Nord, et participe avec les autres enfants de son âge à la propagande du pays le plus fermé du monde. Jun Sang est d’autant plus fier que le 8 février, jour de l’anniversaire du dirigeant, c’est aussi son anniversaire. Alors même si ce n’est pas lui qui n’est pas mis en avant, le jeune garçon est tout de même particulièrement fier d’être là parmi le peuple. Mais lorsque ses parents, supportant de moins en moins le régime, décide de fuir vers la Chine, il les suit avec sa soeur aînée, mais la famille est capturée et envoyée dans un camp de travail… Lire la suite « L’anniversaire de Kim Jong-Il »

BD aventure

Les chevaux du vent, seconde partie

LES CHEVAUX DU VENT, seconde partie, par Christian Lax (scénario) et Jean-Claude Fournier (dessin) (Dupuis, 2012, coll. Aire libre)

Suite et fin du tome 1. Cette fois, Resham le fils qui était parti s’engager dans l’armée des colonisateurs britanniques à Calcutta revient. Cela fait 5 années que Calay, son père, est parti pour rendre visite à son fils Kazi dans un monastère de l’autre côté de la montagne, mais depuis, il n’a plus donné de nouvelles à sa famille. Alors le fils décide de déserter pour retrouver son père et le ramener auprès de sa mère mourante. Il se rend donc au monastère, où il découvre les talents de son frère et l’histoire de son père : inculpé pour espionnage, celui-ci est emprisonné dans un village en altitude. Formé aux techniques de défense, il parvient à le libérer mais celui-ci est très affaibli. Avec l’aide d’un médecin bouddhiste et les prières des moines, le père se remet, et le fils se charge donc de le ramener auprès de son épouse. Mais en route, ils sont attaqués…

Dans ce second volume qui se déroule donc cinq ans après le premier, l’histoire est plus concentrée sur la famille : le personnage central de l’histoire n’est plus le père mais le fils qui s’est exilé volontairement. Le scénario est toutefois toujours aussi riche en informations sur les traditions au Népal  (mandalas, vie au monastère, processions), mais ce n’est plus un élément central de l’histoire. De plus, il n’y a plus l’aspect historique comme dans le premier volume, les colonisateurs britanniques ne sont plus présents dans les pages de ce second volume. Par contre, j’ai observé qu’il y a plus de scènes violentes. Les scènes de combat sont plus nombreuses, mais pas forcément toujours bien faites. Je m’explique là-dessus : j’ai eu du mal à me représenter les mouvements lors de ces scènes, même si celles-ci sont détaillées, elles font assez figées. Les couleurs sont cependant plus intéressantes que dans le tome 1, et il y a quelques grandes planches réellement magnifiques avec de jolis panoramas sur la montagne et le monastère de Kazi. La scène de la procession est aussi très jolie et colorée. Les thématiques des traditions et coutumes ainsi que de la quête du père sont intéressantes, même si je regrette que la relation entre le père et le fils soit assez peu creusée cependant. Enfin, j’ai aussi, comme pour le tome 1, eu du mal à me repérer dans la géographie des différentes régions citées. Bref, ce diptyque est une histoire originale et agréable, qui change des productions habituelles de Lax. Même si je ne suis pas totalement convaincue, elle a des points forts indéniables, le premier étant son dépaysement…

A partir de 10 ans selon l@BD.

On en parle sur les blogs : Le comptoir de la BD, Le grenier à livres, Le blog Bd de Manuel Picaud

Premières planches à voir sur Digibidi.

BD aventure

Les chevaux du vent, première partie

LES CHEVAUX DU VENT, première partie, par Christian Lax (scénario) et Jean-Claude Fournier (dessin) (Dupuis, 2008, coll. Aire libre)

1850, Kazi, un jeune enfant népalais sourd-muet, est envoyé dans un monastère bouddhiste loin de sa famille. La décision est lourde de conséquences pour la famille, qui ne va pas revoir l’enfant pendant de longues années. Ses deux autres fils grandissent, tout en restant rivaux pour le cœur de la belle Mina. Toujours pris de remords, le père ne se remet pas du départ de son petit dernier, et quinze ans après son départ, il décide d’aller le voir en entreprenant un long voyage à travers les montagnes. Mais la situation a changé, et la zone est interdite. Alors pour contourner l’interdit, le père décide de s’engager chez l’ennemi, le colon britannique, qui recrute des cartographes pour tracer les cartes des régions nouvellement conquises. Ayant réussi les tests, le père choisit de cartographier la zone où se trouve le monastère de son fils. Considéré comme un traître aux yeux de son ethnie, il se fait le plus discret possible et effectue le travail demandé par les britanniques, mais ne se rend pas compte qu’il est suivi…

Je continue ma découverte du travail de Christian Lax, qui est présent cette fois uniquement sur le scénario. J’ai beaucoup aimé ce voyage au Népal, vraiment dépaysant. J’ai aimé les références historiques, avec l’histoire coloniale britannique qui commence juste dans cette zone du monde. L’histoire familiale est aussi intéressante. Le personnage du père est touchant, alors que ceux des enfants sont plutôt égoïstes, se souciant peu de leur petit frère sourd-muet envoyé dans un monastère. La mère quant à elle n’a pas spécialement son mot à dire là-dedans, elle subit la situation de rivalité entre ses deux grands fils, et voit sa famille se déchirer sans pouvoir agir. Les personnages sont bien décrits, en tout cas suffisamment pour qu’on s’attache à eux. On en apprend aussi sur l’esprit très différent de la culture népalaise traditionnelle. L’histoire est donc très instructive sur ce pays d’Asie. Par contre, j’ai été globalement peu fan du trait, que je n’ai trouvé pas très moderne. Mais au fil des pages, j’ai pris l’habitude du dessin, et je me suis dit que cela était peut-être lié aux couleurs, qui paraissent assez granuleuses. J’ai eu cependant un peu de mal à me repérer au départ parmi les personnages, qui se ressemblaient un peu trop. Ce tome 1 des chevaux du vent constitue donc un bon album, à poursuivre rapidement par la lecture du second et dernier volume. En effet, ce premier volume se termine en plein milieu d’un rebondissement… C’est assez frustrant je trouve…

A partir de 13 ans selon l@BD.

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Quelques planches à voir sur BDGest.

Aller voir le site du dessinateur.

BD fait de société, BD sentimentale

Rouge karma

ROUGE KARMA, par Eddy Simon (scénario) et Pierre-Henry Gomont (dessin) (Sarbacane, 2014)

Adélaïde, enceinte de huit mois, arrive à Calcutta pour signaler à la police la disparition de Matthieu, son compagnon et père de son enfant à naître. Dès l’aéroport, elle fait la connaissance d’Imran, jeune chauffeur de taxi qui va l’aider dans ses démarches et la guider dans cette grande ville inconnue. Sans passer à l’hôtel, la jeune femme dépose plainte au commissariat, mais l’inspecteur ne trouve aucune trace administrative de Matthieu. Adélaïde, que personne ne prend au sérieux en France ou en Inde, décide alors de mener ses recherches seule, aidée d’Imran qui va lui dévoiler des parts de culture indienne. La Calcutta qu’elle va découvrir est bien loin de celle des guides touristiques, et la raison de la disparition de Matthieu va s’avérer cacher un secret d’état et une possible crise diplomatique…

Rouge karma est un album à la couverture très colorée qui correspond tout à fait à l’esprit de l’histoire qui se situe en Inde, pays multicolore s’il en est. J’ai aimé cette histoire qui se développe sur 128 pages, même si quelques facilités dans le scénario m’ont un peu dérangée : un appartement vide trouvé un peu trop facilement, une confiance presque aveugle envers le chauffeur de taxi auquel Adélaïde ne pose pas aucune question… Sa venue en Inde est elle aussi assez improbable : prête à accoucher, elle a l’air d’avoir une forme olympique presque tout le temps, elle ne se ménage pas vraiment et son ‘état’ n’a pas l’air d’inquiéter plus que cela. Mais mis à part ces quelques bémols, cet album est vraiment très instructif sur l’Inde, ses croyances, ses traditions, son mode de vie, ses habitants. Mine de rien, il est riche en informations et en détails, tellement qu’on entendrait presque le bruit des rues de la mégapole indienne ! Vraiment, ça donne envie de voyager, si on excepte la corruption et les vols… Il aborde aussi dans la dernière partie de l’album une thématique politico-écologique intéressante, ce qui n’est pas négligeable non plus. J’ai lu sur le site de l’éditeur que le scénariste habite en Inde, ce qui donne encore plus de crédit à cet album. Le dessin de Pierre-Henry Gomont, que je découvre là, contribue également à cette envie de voyage : il est très agréable, un peu désarçonnant au départ car pas toujours très net, mais variant les angles de vue pour rendre compte du dynamisme du pays. Les couleurs aident à entrer dans l’histoire : j’aime beaucoup la couleur de cheveux de l’héroïne, qui semble irradier sur chaque case. Les autres couleurs sont très jolies, légères, aériennes. On a ici un joli album qui incite à la découverte d’une culture très éloignée de la nôtre.

A partir de 13 ans selon l@BD.

On en parle sur les blogs : Au milieu des livres, D’une berge à l’autreBédépolar, 9ème art, Delphine’s books and more

Quelques planches sur le site de l’éditeur.

La page Facebook du scénariste et le blog du dessinateur.

Cet album fait partie de la sélection Prix SNCF du polar 2015, catégorie BD.

BD fait de société, BD humour

Voyage en Chine

VOYAGE EN CHINE, par Béka (scénario) et Marko (dessin) (Bamboo, 2013)

Ben et Nina sont deux jeunes adultes qui partent en vacances en Chine. Ils partent en immersion, sans agence de voyage pour les guider. C’est le début de la découverte pour les amoureux : tout leur est inconnu : la langue, les traditions, le mode de vie, la cuisine… Ils découvrent Pékin et sa cité interdite, la grande muraille, les pays Dong et Miao, les Montagnes jaunes, Suzhou la Venise chinoise… Le côté typique recherché par nos deux touristes n’est pas si présent que ça lorsqu’on ne leur sert pas du thé chinois et que leur déjeuner est plutôt américain que local. Mais ce voyage est aussi l’occasion de casser les clichés et autres idées reçues sur les Chinois. En bon touriste, Ben se fait aussi avoir par les nombreuses contrefaçons… Ce voyage, sans ces péripéties et anecdotes qui feront de vrais souvenirs, ne serait pas un vrai voyage…

Voici un album que j’avais repéré à sa sortie, sans avoir l’occasion de le lire. Là, j’ai eu l’occasion de l’avoir entre les mains, et je dois avouer que j’ai passé un bon moment. Il s’agit du récit par petites touches d’un voyage. L’histoire est racontée par demi-planches, avec à chaque fois une fin humoristique, parfois flagrante, parfois plus subtile. Pas de quoi rire aux éclats non plus, mais plutôt de quoi faire sourire en se rappelant des anecdotes qu’on a pu vivre personnellement… Plein de thèmes sont abordés : la nourriture, la langue, les monuments célèbres… Au final, on apprend des choses sur la Chine, dans des domaines variés, mais aussi quelques mots, sans pour autant que cet album soit purement pédagogique. C’est juste une occasion de donner à réfléchir sur la rencontre avec l’autre, l’ouverture au monde, si on creuse derrière l’aspect carnet de vacances. J’ai été très agréablement surprise par le dossier de 8 pages qui clôture l’album, dossier composé de photographies et de tickets d’entrée, comme un vrai carnet de voyage, entrecoupé de croquis de dessins de l’album. On peut vraiment comparer les dessins et les photos, c’est très agréable et ça donne un côté sincère et vécu à cet album. Le dessin est agréable, simple mais efficace, et on s’en rend surtout compte lorsqu’on compare avec les photos. Les couleurs font assez réalistes, un peu vives parfois mais il ne faut pas oublier que l’on est dans un album à destination de jeunes lecteurs… J’ai bien aimé le trait en tout cas, qui n’avait pas besoin d’être plus développé pour raconter le périple. Voyage en Chine est donc un album qui sonne juste et qui donne envie de voyager, de partir à la découverte de contrées plus ou moins lointaines… Un album à lire plutôt avant les vacances qu’après !

A partir de 10 ans selon l@BD.

On en parle sur les blogs : Blog o noisettes, LelitoulaluBlog BD Sud ouest

Premières planches à lire sur le site de l’éditeur.

BD fait de société, BD fantastique

Tsunami

TSUNAMI, par Stéphane Piatzszek (scénario) et Jean-Denis Pendanx (dessin) (Futuropolis, 2013)

Romain a la vingtaine. Sa sœur Elsa a disparu peu après le tsunami qui a ravagé le sud-est de l’Asie en décembre 2004. Elle était médecin et s’était engagée volontairement pour aider les populations dévastées après la catastrophe. Romain n’a reçu des nouvelles de sa sœur que jusqu’en 2005, et après plus rien. Avec ses parents, il a vécu dans l’attente de revoir celle qui avait 16 ans de plus que lui. Son père est décédé en 2012, et comme sa mère vit de plus en plus mal de ne pas savoir ce qu’il est advenu de sa fille, il se décide à partir avec un sac à dos en Indonésie, à Banda Aceh, là où le tsunami a frappé au plus fort 9 ans plus tôt et où sa sœur avait agi après le passage de la vague. Au cours de son périple, il va rencontrer des personnes qui ont côtoyé sa sœur des années plus tôt, et en apprendre plus sur celle qu’il a au final peu connu…

Quel magnifique album, me suis-je dit une fois ce livre refermé ! Les dessins sont magnifiques, ce sont de véritables photographies dessinées de paysages lointains. L’Indonésie et ses nombreuses îles sont magnifiquement retracées à l’aquarelle par Jean-Denis Pendanx, et les flash-backs avec les scènes post tsunami sont impressionnants eux aussi de détails. Les couleurs de l’Indonésie de 2013 sont lumineuses, de véritables cartes postales qui incitent au voyage, surtout avec les grandes cases ou les planches entières. Le récit fait aussi la part belle à la recherche de Romain, qui rencontre de drôles de personnages au cours de son périple : un jeune garçon à la parole facile et prêt à tout pour de l’argent, une jeune femme papoue non dénuée de mauvaises intentions non plus mais à laquelle Romain va s’attacher, un ancien parisien tenant un restaurant sur une île isolée… Le jeune homme est un européen comme tout le monde, il ne cherche qu’à retrouver sa sœur, et ne connaît pas du tout le pays ni ses traditions. Je l’ai trouvé attachant et réaliste. Il ne part pas à l’aventure comme un fou, mais est plutôt raisonnable, motivé qu’il est pour retrouver sa sœur et ainsi aider sa mère, déprimée de ne pas savoir. On découvre l’histoire d’Elsa au fil de la lecture, tout en se doutant de la fin sans vraiment y croire. On retrace en même temps que Romain ses moments en 2004. Les passages fantastiques sur la fin passent bien, ils vont avec l’esprit et les croyances populaires de l’Indonésie. Cela rend la scène émouvante, et cela mêle l’histoire de Romain avec celle du tsunami de 2004. J’ai vraiment passé un agréable moment de lecture !

A partir de 13 ans selon l@BD.

On en parle sur les blogs : Hop blog, Livresse des mots, Sin City, Samba BD, A chacun sa lettre, Le jardin de Natiora

Quelques planches à admirer sur le site de l’éditeur.

Romans jeunesse

Tsunami

TSUNAMI, par Arthur Ténor (Oskar jeunesse, 2013, coll. Société)

Rémi est un jeune ado qui passe ses vacances avec ses parents et sa petite sœur sur l’île paradisiaque de Phuket en Thaïlande. Il s’est même fait un ami, Kyet, un jeune thaïlandais qui lui fait découvrir des endroits habituellement fermés aux touristes. Tout va bien jusque là, mais nous sommes le 26 décembre 2004 au matin, et plusieurs vagues géantes dues à un séisme en pleine mer vont envahir l’île. Cela va être le pire tsunami de l’histoire contemporaine…

Voici un court roman d’une soixantaine de pages, qui se lit d’une seule traite, et pas seulement à court de sa longueur. Il faut dire que le sujet est particulier, car il se base sur un événement réel. Avec ma collègue, nous avons choisi ce roman pour un défi lecture en 6ème, même si pour les élèves, l’événement est bien trop lointain. J’ai trouvé le récit très réaliste, qui correspondait à ce qu’on avait pu entendre après coup. Les mots transcrivent la violence des vagues, l’horreur qui se déroule sous les yeux de Rémi et Kyet. J’ai beaucoup aimé le fait que Rémi raconte après, comme s’il s’agissait de ses mémoires. Ça, on le comprend dès le début, et donc on comprend aussi qu’il a survécu à la catastrophe. J’ai trouvé rassurant de connaître en quelque sorte la fin dès le début. La fin est très touchante, et on sent que ça a fait grandir notre héros, que ça lui a donné une certaine maturité, lui qui était assez « gamin » et égoïste avant la catastrophe. Le thème de l’amitié est une des grandes lignes de ce récit, et ça ne peut que toucher les jeunes lecteurs. Bref, un bon petit roman, bien écrit et dynamique.

A partir de 12 ans selon Ricochet.

On en parle sur les blogs : Les lectures de Liyah, Cdi Lumière.

Voir le blog d’Arthur Ténor.