AUX HEURES IMPAIRES, par Eric Liberge (Futuropolis / Musée du Louvre éditions, 2008)

Bastien est un jeune homme sourd qui attend pour un rendez-vous pour un stage dans une salle du musée du Louvre, un sandwich à la main. Un gardien lui indique qu’il est interdit d’introduire de la nourriture dans le lieu, mais leur conversation est difficile, puisque le jeune homme ne communique pas oralement mais uniquement par écrit. Pensant à un canular, le gardien lui demande de quitter les lieux, et Bastien, furieux, tombe nez à nez avec un gardien âgé, d’origine asiatique, qui se présente sous le nom de Fu Zhi Ha. Ce dernier aussi est sourd, et communique facilement avec lui grâce à la langue des signes. Il lui propose un stage, dans un endroit habituellement inexploré. La nuit, il garde les œuvres, mais surtout il les écoute et les anime, en utilisant des instruments de musique pendant d’étranges rites…
Voici un album commandé par le musée du Louvre, dans sa désormais célèbre série où le musée est mis en scène par des auteurs de BD très différents. Là, je ne connaissais pas l’auteur, je découvre donc son trait et son approche du célèbre lieu culturel parisien. L’angle d’approche est original : un jeune homme sourd et rebelle initié par un vieil homme aux œuvres d’art qui prennent vie lors de rituels plus ou moins étranges. Une fois cet aspect fantastique intégré, l’histoire passe bien. On est aidé par le dessin parfois très vaporeux, où les œuvres se superposent dans un ballet fantastique. Le trait est très fin, et offre un album graphiquement très joli. Pour moi, c’est une nouvelle découverte d’un auteur C’est plus au niveau du scénario que j’ai eu plus de difficultés : à certains moments, l’histoire est complètement folle, elle part complètement en vrille sur la fin, au point que j’ai eu parfois du mal à voir où l’auteur voulait en venir. Les rapports humains sont un peu trop survolés à mon goût. Bref, un album vraiment original, peut-être un peu trop pour moi. J’aurais aimé en savoir plus sur les œuvres d’art reprises par l’auteur, qu’elles soient toutes citées en fin d’ouvrage. L’angle du handicap est intéressant, puisqu’on a en fin d’album des explications sur l’adaptation du musée aux malentendants, mais l’aspect des œuvres passe un peu trop au second plan à mon goût… Mes attentes n’ont pas été comblées, mais cet album reste tout de même intéressant par son approche originale.
A partir de 13 ans selon l@BD.
On en parle sur les blogs : Doucettement, L’appétit vient en lisant, Carnets de sel, Avis de Vicklay, La culture se partage…
Premières planches sur Digibidi.
Aller voir le site de l’auteur, avec de nombreux liens vers des planches originales.