LE SOURIRE DE ROSE, par Sacha Goerg (Arte éditions / Casterman, 2014, label Professeur cyclope)

Desmond, un jeune homme canadien qui vient de perdre son travail, vient aussi d’être quitté par sa femme Eléonore, qui a emmené avec elle leur fils Théo. Le couple se dispute la garde du petit garçon. Par hasard après une course dans la neige, il percute la jeune Rose, à qui il offre un café et un gâteau pour se faire pardonner. Mais la jeune femme lui vole la photo de son fils. Pour récupérer son bien, Desmond lui court après, mais découvre qu’elle a des ennuis avec deux hommes dont l’un est un fortuné industriel. Ne voulant au départ pas aider la jeune femme, il se laisse cependant convaincre et le voilà embarqué dans une drôle d’aventure, sans qu’il ne sache trop la raison de cette poursuite : un objet convoité par les deux hommes est détenu par Rose, et ceux-ci sont prêts à tout pour le récupérer…
Voici un des premiers albums édités sous le label « Professeur Cyclope », qui est au départ une publication numérique. La couverture de cet album est, je trouve, particulièrement jolie. J’ai globalement bien aimé cette histoire avec une héroïne paumée (comme dans La fille de l’eau, l’autre album que j’ai lu de cet auteur) et dont on ne sait vraiment jamais si elle dit la vérité ou si elle ment comme elle respire… Desmond est tiraillé entre son attirance pour Rose et sa volonté de s’éloigner des ennuis qu’elle amène avec elle. On suit l’histoire en tant que spectateur, ce qui fait qu’au départ, on est avec Desmond et ensuite avec Rose. Les péripéties sont nombreuses et bien amenées, La fin n’est pas mal, mais un peu décevante pour moi, car je ne m’attendais pas à une telle réaction de Desmond, et elle ne répond pas à toutes les questions qui se posaient tout au long de l’album. C’est peut-être volontaire pour laisser le choix aux lecteurs, mais personnellement j’aurais aimé des réponses, ou au moins plus d’explications. Par contre, j’ai beaucoup aimé le dessin fluide, expressif, poétique parfois, servi agréablement par des couleurs pastels parfois claires, parfois foncées. Le découpage est original, les cases ne sont pas marquées et cela allège considérablement les planches et donc donne une ambiance particulière à l’histoire. Certains dessins se superposent judicieusement, j’ai apprécié cette façon peu fréquente d’amener le lecteur à suivre l’histoire. Cela donne un album qui alterne entre le léger et le grave, dont les dessins sont magnifiques mais le scénario parfois pas suffisamment fouillé à mon goût. Un moment de lecture bien agréable tout de même, pour un auteur à suivre.
A partir de 13 ans selon l@BD.
On en parle sur les blogs : Un livre une fenêtre, D’une berge à l’autre, Chez Clarabel, Une autre histoire, Livresse des mots, Oncle Fumetti, Vu des yeux dOliBD…
Quelques planches à voir sur le site de l’éditeur.
Cet album est paru tout d’abord en épisodes dans le magazine numérique Professeur Cyclope (coédité par Arte éditions et Silicomix).