BD aventure

Dans la forêt

DANS LA FORÊT, par Lomig (Sarbacane, 2019) adapté du roman éponyme de Jean Hegland.

006722078Nell et Eva sont deux soeurs qui vivent seules dans une maison au beau milieu de la forêt. Le monde a changé, suite à une épidémie : il n’y a plus d’électricité et d’essence et le garde-manger commence à se vider dangereusement. Leur vie d’avant, avec leurs parents, n’est plus qu’un lointain souvenir. Leur mère, ancienne danseuse, est morte un printemps d’un cancer, lorsque les tulipes ont éclos. Leur père l’a accidentellement suivi dans la tombe. Seules, elles doivent apprendre à survivre, et fêtent leur premier Noël toutes les deux, en s’offrant une paire de pointes (Eva est aussi danseuse) et un cahier (Nell aime écrire). Le temps défile, plus ou moins simplement, et les rencontres s’avèrent rares… Les souvenirs des temps heureux remontent souvent à la surface…

Cet album est resté longtemps sur mes étagères : je l’ai emprunté avant le confinement, et je viens de le lire avant de le rendre, puisque les bibliothèques commencent à se « déconfiner »… J’ai lu cet album de plus de 150 pages d’une traite, happée par l’ambiance et le dessin, à la fois doux et expressif. Heureusement par contre que je ne l’ai pas lu lorsqu’on était confiné, parce que le contexte est parfois trop semblable : l’épidémie inconnue, les magasins et stations essence vides, l’incertitude sur le futur… Certaines bulles ont un certain écho avec ce qui a été vécu pendant ces presque deux mois de confinement… C’est parfois assez glaçant. Heureusement que la relation entre les deux soeurs est bonne, et que la benjamine remonte le moral de son aînée qui n’a plus de musique pour danser… C’est elle aussi qui va « récupérer » à la petite cuillère sa soeur après la rencontre avec un drôle de type qui va profiter de la situation des deux soeurs seules dans la forêt… J’ai trouvé ce duo de jeunes filles très attachant, et j’ai vraiment aimé passer du temps avec elles. J’ai aimé la construction non-linéaire du scénario, avec des retours en arrière, expliquant certains épisodes (la disparition des parents, ou encore des moments où la famille était réunie et heureuse…). Même si graphiquement il n’y a pas de différence marquée, j’ai trouvé que ces apartés fonctionnaient bien et ne cassaient pas le rythme de la lecture.

Graphiquement, c’est très bien aussi : les crayonnés dans les tons sépia/gris sont vraiment beau, j’ai beaucoup aimé les portraits et les scènes de danse, où on ressent presque Eva bouger… L’ambiance graphique est pour moi une réussite, et je vais aller voir ce qu’a fait cet auteur que je ne connaissais pas auparavant…

Je ne connais pas non plus le roman (paru en 1996 aux Etats-Unis) dont est issue cette adaptation, mais pour une fois (ce n’est pas fréquent chez moi), je serai bien tentée de lire le texte original (qui a fait partie d’un prix des lecteurs dans mon réseau de bibliothèques il y a un ou deux ans). Cependant, ce sera pour dans quelques temps, le temps pour moi d’être moins « imprégnée » par cette histoire. Je suis curieuse d’en apprendre plus sur ces deux héroïnes, et de passer plus de temps avec ces deux jeunes filles très complices.

A partir de 15 ans selon l@BD.

On en parle sur les blogs : Délivrer des livres, Mon petit carnet de lecture, Bar à BD, Le petit carré jaune, Mumu dans le bocage, My pretty books

Quelques planches à voir sur le site de l’éditeur.

Cet album participe à labd bleu, et aujourd’hui c’est Noukette qui réveille les bulleurs et nous accueille dans sa bibliothèque !

30 réflexions au sujet de “Dans la forêt”

  1. Pour une fois, je lirai peut-être la BD avant le roman : même si ce dernier a eu de très bons échos, j’avais essayé de le lire à mon tour et n’avais pas réussi à aller au-delà de quelques pages, je ne sais même pas pourquoi mais la BD me tente beaucoup !

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    1. Le roman a fait partie d’un prix littéraire il y a quelques temps par chez moi, je ne crois pas qu’il ait remporté tous les suffrages, mais au moins je suis sure de le trouver en bibliothèque !

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  2. Tu me donnes envie de découvrir cet album dont la couverture (très belle) n’augure rien de l’histoire je trouve.

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  3. Lu la BD après avoir lu le livre (en attendant l’adaptation ciné?). La BD rend bien l’ambiance avec ses couleurs sépia.La violence de l’image rend sans doute plus visible le traumatisme causé par l’intrus masculin. Par contre, le côté quelque peu « mystique » est fortement atténué…

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