BD fantastique, BD sentimentale

Mon ami Pierrot

MON AMI PIERROT, par Jim Bishop (Glénat, 2022)

ami PierrotCléa fait partie de la bonne société, et quand elle annonce à sa mère après avoir assisté à un spectacle qu’elle veut elle aussi se mettre à la danse, cette dernière refuse et lui rappelle qu’elle va bientôt s’unir à Berthier, fils du comte de l’Eau, et que cela ne va pas aller avec son rang… Avant de rentrer, Cléa et sa mère sont interceptées par un magicien au chapeau pointu, qui commence un tour de cartes sans pouvoir le terminer. Plus tard, Cléa rencontre Berthier, mais ne semble guère emballée par l’avenir qui s’ouvre à elle. Ce qu’elle souhaiterait, c’est assister à la fête de la Lune qu’organisent les païens. Elle parvient à convaincre Berthier de l’y accompagner, masqués comme tous les participants. Une fois sur place, les deux promis se perdent de vue, et Cléa est retrouvée par le magicien au chapeau pointu, qui la fait s’envoler au-dessus de l’assistance, lui offrant la liberté tant convoitée. Berthier décide de partir à la recherche de sa promise…

Voici un album qui était parmi les nouveautés à la bibliothèque. Je l’ai repéré avec sa couverture aux couleurs chatoyantes, et je me rappelais du billet de Noukette lors de sa sortie. Je n’ai donc pas hésité avant d’emprunter cet album. Une fois arrivé à la maison, mon compagnon l’a lu en peu de temps, au départ intrigué par la couverture, puis il a eu du mal à décrocher avant d’avoir tourné les dernières pages. Pour moi ce fut la même chose ou presque : difficile en effet de lâcher Cléa et Pierrot avant la fin. On s’attache très vite à cette jeune fille qui veut vivre sa vie mais est vite rappelée aux obligations liées à son rang. Pierrot paraît avenant et galant, et Berthier fait un peu perdu lui aussi dans un rôle trop grand pour lui… J’ai aimé suivre ces jeunes personnages qui grandissent suite à leurs actions, leurs réussites et leurs échecs. On voit bien leur évolution, et comment ce qui semblait acté ne l’était finalement pas : au départ, on a le couple arrangé de Cléa et Berthier, puis Cléa et et Pierrot, puis Cléa qui se retrouve seule… Une belle représentation de la vie d’adulte, avec les relations qui se nouent et se dénouent…  Le personnage de Schrödinger, un hibou à tête de chat qui parle, joue lui aussi un rôle dans l’histoire et apporte un côté totalement fantasmagorique au récit, en se transformant de manière inattendue. Il fait même parfois peur, tellement l’animal est irréaliste et capable de tout… Les personnages secondaires trouvent aussi leur place dans le récit, même si on ne voit pas dès le départ où l’auteur veut en venir avec eux.

Le récit est à la fois poétique et plein de réalisme sur l’amour qui peut unir ou désunir, sur les intentions que chacun peut avoir vis-à-vis de l’être aimé… L’histoire est belle, sans temps morts, et n’aborde pas que l’amour-passion, mais aussi les situations qui peuvent se produire une fois que le feu des débuts se calme et que l’habitude s’installe… J’ai aimé que l’auteur aborde ces différents états de l’amour, jusqu’à la totale confusion des sentiments dans la deuxième partie du livre.

Graphiquement c’est original : il y a des références aux mangas (particulièrement dans certaines expressions du visage), à Miyazaki aussi avec le personnage secondaire de la sorcière. Les couleurs sont assez vives, totalement en adéquation avec le monde de ce conte magique. Je n’ai sûrement pas repéré toutes les influences de ce jeune auteur français, mais il y a un bel univers à découvrir avec cet album riche et dense, qui permet de s’évader complètement !

A partir de 13 ans selon l@BD.

Premières planches à voir sur le site de l’éditeur.

On en parle sur les blogs : La bibliothèque de Noukette, Samba BD, Alberte Bly

Cet album participe àbdsemaine et les billets sont regroupés par Fanny. En cette semaine de Saint-Valentin, une thématique commune pour la lecture était proposée : l’amour…

14 réflexions au sujet de “Mon ami Pierrot”

Laisser un commentaire