HÔTEL PARTICULIER, par Guillaume Sorel (Casterman, 2013)
En plein hiver, dans un immeuble sans particularité, une jeune femme prénommée Émilie se suicide dans son appartement. Elle devient alors un fantôme, invisible aux yeux de tous sauf du chat du voisin avec lequel elle parvient même à parler. Pouvant traverser les murs, elle passe d’un étage à un autre, et découvre ses voisins sous un autre angle bien plus inattendu. Ainsi, elle va assister aux ébats d’un couple illégitime, découvrir son voisin du dessus, artiste séparé doté d’une armoire au miroir magique, rencontrer une vieille femme qui martyrise des chats, mais aussi apprendre l’histoire d’une petite fille qui aurait disparu derrière une porte qui n’existe pas, ou encore suivre les aventures d’un homme qui rend vivants les personnages de fiction… Autant de tranches de vie qu’elle n’imaginait pas voir alors qu’elle était vivante…
J’avais tellement adoré Les derniers jours de Stefan Zweig que j’ai acheté cet album les yeux fermés, et là encore c’est un gros coup de cœur pour le travail de cet auteur. Les dessins au lavis sont magnifiques et les couleurs dans les tons marrons rose donnent une certaine ambiance à l’histoire. L’histoire n’est pas spécialement suivie, mais il s’agit plus d’épisodes distincts, avec en fil rouge la visite de la jeune femme fantôme. On retrouve certains habitants de l’immeuble plusieurs fois, et cela confère tout de même une cohérence au récit. Le côté fantastique est assez marqué, et j’ai trouvé ça bien amené, très poétique. Les couleurs et l’ambiance du récit font que les aspects paranormaux passent complètement dans l’histoire d’une petite centaine de pages. Les couleurs peuvent paraître assez ternes au premier abord, mais collent tout à fait à cette histoire sombre mais pas triste pour autant. C’est une jolie chronique de vie quotidienne dans un immeuble où se côtoient des gens d’horizons différents avec leurs histoires particulières, avec une touche de fantastique qui donne la part de mystère à l’histoire. Il y a de nombreuses citations littéraires (Baudelaire, Rimbaud, Pouchkine…) qui sont utilisées dans les bulles, et heureusement que les références sont placées dès le départ, cela met déjà dans l’ambiance et aide aussi à comprendre. Le texte et le dessin sont intimement liés dans ce récit qui transporte littéralement. Un très beau moment de lecture, qui ne peut que m’encourager à poursuivre mes découvertes de cet auteur !
A partir de 15 ans selon l@BD.
On en parle (beaucoup) sur les blogs : Au milieu des livres, E-maginaire, D’une berge à l’autre, La bibliothèque de Noukette, Bulles et onomatopées, Pause Kikine…
Premières planches à lire sur Izneo.
Un album dont je garde encore un souvenir très fort. J’adore le trait de Sorel !
J’aimeJ’aime
Moi aussi, j’adore !!
J’aimeJ’aime
C’est cet album qui m’a fait découvrir Sorel… Un enchantement !
J’aimeJ’aime
Complètement ! Et ça donne envie de poursuivre avec ses autres oeuvres… Tu as lu « les derniers jours de Stefan Zweig » ?
J’aimeJ’aime
Oui, et j’ai adoré ! (Dis, on a toujours notre lecture commune demain ? J’attaque le billet… 😉 )
J’aimeJ’aime
Ravie de savoir que ça t’a plu, même si ce n’est pas du même registre !
Et oui, ça marche toujours pour la lecture commune de demain, j’ai fait mon billet tout à l’heure (pas en avance non plus !), tu veux que je t’envoie le lien par mail ce soir ?
J’aimeJ’aime