BD historique

Love in vain

LOVE IN VAIN, Robert Johnson 1911-1938, par Jean-Michel Dupont (scénario) et Mezzo (dessin) (Glénat, 2014)

Biographie de Robert Johnson, bluesman des années 1930, né dans le sud des Etats-Unis en 1911, victime du racisme comme nombre de ses compatriotes, et ayant choisi de jouer à New-York loin de ses racines, avant de revenir dans son Mississippi natal. Guitariste virtuose, il s’était fait une place parmi les meilleurs bluesmen de son temps, avant de mourir empoisonné, victime d’une rivalité amoureuse. Très talentueux, la rumeur courait qu’il avait vendu son âme au diable. Brûlant la vie par les deux bouts, il accumulait les conquêtes ainsi que les excès, et a laissé peu de traces de son génie, avec seulement quelques enregistrements et peu de photographies…

J’ai choisi cet album car je l’avais repéré sur différents blogs, et les avis étaient dithyrambiques. Le nom de Robert Johnson ne me disait rien, mais comme j’aime bien découvrir des sujets qui me sont inconnus, je me suis lancée sans trop d’hésitation. Déjà avant de commencer la lecture, je remarque que l’album est un joli objet, avec son dos toilé et sa couverture sobre mais de qualité. Le format à l’italienne est original, pas pratique pour lire dans son lit, mais bon, ce n’est pas non plus le seul endroit où l’on peut lire… Les pages sont épaisses et agréables au toucher. Je regrette cependant que l’album soit si court (56 pages seulement), car cela ne se voit pas à première vue. En ouvrant l’album, j’ai été époustouflée par les dessins de Mezzo (là encore une découverte pour moi), avec un trait gras très réaliste et un usage du noir et blanc impressionnant. Le dessin a vraiment du caractère ; j’ai beaucoup aimé ce côté-là, un peu brut, mais qui colle à ce récit pas spécialement gai. A travers la biographie du musicien, on a aussi un exemple de la vie d’hommes noirs dans le Sud américain de la première moitié du XXe siècle, où le racisme était encore fortement présent. Les paroles des chansons (dont le titre est extrait) qui parsèment l’histoire ne sont pas traduites, et pourtant cela ne dérange pas du tout à la lecture. On parviendrait presque à s’imaginer la mise en musique des textes tellement le tout reste fluide. Enfin, la voix off, qui ne se présente qu’à la toute fin de l’histoire, tient le lecteur en haleine, et cette construction intelligente permet de maintenir le suspense jusqu’au bout, même si à un moment on se doute de l' »identité » de cette voix. Pour terminer, j’ai aussi apprécié la présence d’une bibliographie/filmographie/webographie à la fin de l’album, qui permet de savoir vers quels livres aller pour en savoir plus. Cela donne vraiment envie d’aller plus loin et démontre le sérieux de cette biographie très agréable à suivre. Certes, il me manque un petit quelque chose pour être totalement transportée, mais avec ce Love in vain, on n’est quand même pas loin du coup de cœur !

A partir de 15 ans selon l@BD.

On en parle sur les blogs : La bibliothèque de Noukette, Twenty three peoniesMadimado’s blog, D’une berge à l’autreLalydo’s blog

Quelques planches à voir sur le site de l’éditeur.

Aller voir la page Facebook de l’album.

Cet album a reçu le Prix des librairies Canal BD 2015 à la fin du mois de mai dernier.

C’et ma dixième participation à la bd de la semaine, cette semaine chez Un amour de BD.

22 réflexions au sujet de “Love in vain”

  1. J’ai découvert ce titre grâce à une exposition mise en place pendant mon stage aux Rencontres du 9e Art à Aix-en-Provence… J’adhère totalement à ce trait !

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    1. C’est totalement ça ! J’avoue que si je ne l’avais pas repéré sur des blogs, je crois que je ne l’aurais jamais ouvert, et cela aurait été une erreur.

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    1. Ils le sont ! Tu peux y aller les yeux fermés (ou presque !) ! Tu peux lire le début de l’histoire sur le site de l’éditeur (lien en fin de mon article).

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