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Le château des étoiles, tome 1 : 1869, la conquête de l’espace

LE CHÂTEAU DES ÉTOILES, tome 1 : 1869, LA CONQUÊTE DE L’ESPACE, par Alex Alice (Rue de Sèvres, 2014)

A la fin du XIXe siècle, la communauté scientifique croit que l’espace est fait d’éther, qui permettrait de se déplacer à haute vitesse entre deux points. Chez les Dulac, le père est ingénieur, la mère scientifique. Cette dernière lance une expérience avec un ballon, pour vérifier la présence du fameux gaz à 11 000 m d’altitude, mais cela se solde par un échec et elle disparaît dans le ciel, le ballon devenant incontrôlable et finissant par exploser. Le fils Séraphin a une petite dizaine d’années et reste persuadé de l’existence de l’éther, si bien qu’il l’inclut dans tous ses exposés qu’il présente à l’école. Un an plus tard, le père, Archibald, reçoit par un mystérieux courrier l’annonce que le carnet de sa femme a été retrouvé. Il se rend alors à l’adresse indiquée, mais cela ne se passe pas comme prévu : des Prussiens cherchent à l’envoyer à Berlin et non pas en Bavière, comme noté sur la missive. Le père et le fils se rendent en effet chez le roi Ludwig, qui finance en secret la construction d’un éthernef…

Voici un album dont j’avais entendu parler il y a quelques temps, alors qu’il était sorti sous forme de 3 journaux avant sa parution en album. Il s’agit là du premier album d’un diptyque, dont la couverture m’a fait grandement penser à du Jules Verne et à ses éditions du 19ème siècle (d’ailleurs l’auteur dans ses nombreux remerciements remercie Jules Verne et son éditeur Hetzel). Le côté scientifique de l’aventure ne m’a pas plus emballée que cela, car ce n’est pas un domaine qui m’attire personnellement, mais j’ai tout de même trouvé ça intéressant, quoique je ne crois pas avoir tout compris à ce sujet. Il n’empêche que l’enthousiasme du père et surtout du fils parviennent à accrocher le lecteur et à l’intéresser à cette idée un peu folle de voyager très rapidement, et à cette volonté de faire avancer la science. Les aspects négatifs des progrès scientifiques sont abordés sous l’angle des prussiens, qui utiliseraient les avancées pour faire la guerre d’une façon ‘efficace’ et ainsi soumettre plus facilement les autres pays à leur volonté. J’ai bien aimé cet aspect de l’histoire, où on montre comment des avancées technologiques peuvent être utilisées à des fins de paix ou de guerre, selon les volontés de ceux qui les découvrent, comme ce fut le cas au 20e siècle avec l’atome et la bombe atomique.

Les dessins d’Alex Alice, que je ne connaissais pas avant, sont agréables, même si quelquefois assez inégaux : certains arrières-plans sont assez légers, peu détaillés, donnant même parfois l’impression d’être simplement esquissés. Cela ne perturbe pas la lecture, mais j’ai trouvé cela dommage par moments. Par contre, les portraits sont quant à eux très jolis, très doux. Cela est certainement dû à la mise en couleurs particulière, très travaillée, tout en nuances : pas de couleurs criardes dans cet album, mais des choix très judicieux pour donner une ambiance agréable à cette histoire pleine de rebondissements. Le trait d’Alex Alice est tout de même très réaliste, et les différents angles choisis permettent de livrer une histoire dynamique, sans temps mort. Je prendrai la suite de l’histoire à la bibliothèque pour connaître la fin des aventures de Séraphin. Car oui, ce qui est bien frustrant dans cet album, c’est que la fin n’en est pas vraiment une, et qu’on n’a qu’une envie : lire la suite !

A partir de 13 ans selon l@BD.

On en parle (beaucoup) sur les blogs : Lirado, Chroniques de l’invisible, Petites madeleines, Un amour de BD, Un ptit bout de bib

Visiter le site du dessinateur (en anglais). Voir aussi le site consacré à la série.

Premières planches à retrouver sur le site de l’éditeur.

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