Le réseau Papillon, tome 2

LE RÉSEAU PAPILLON, tome 2 : PARIS ÉTUDIANT, PARIS RÉSISTANT, par Franck Dumanche et Nicolas Otero (Jungle, 2018)

Suite du tome 1. 1940, nos quatre amis, Doc, Chef, Bouboule et Princesse vivent toujours dans leur petite commune en Normandie.  L’un d’entre eux, François/Bouboule, apprend un jour que son père, boucher, doit se rendre à Paris pour des livraisons et propose à son fils d’accompagner son commis, le conducteur. En prime, il a même le droit d’inviter ses amis à l’accompagner. Voilà donc les trois garçons de la petite bande à la capitale, alors que le 11 novembre approche et que les étudiants parisiens préparent une commémoration interdite par les occupants nazis. Nos trois amis trouvent là une nouvelle occasion de résister à l’occupant, mais cela ne va pas tourner comme prévu…

Voici la suite d’une série jeunesse empruntée en bibliothèque. J’avais été moyennement convaincue par le premier volume, et là non plus, je suis pas totalement emballée. Il y a comme dans le premier, des erreurs au niveau du sens de lecture (les bulles ne sont parfois pas placées au bon endroit dans la case pour être lues dans l’ordre du dialogue), et c’est quand même particulièrement dérangeant pour la fluidité du récit.

Il y a de plus quelques incohérences : on est en automne (octobre-début novembre), et les enfants semblent habillés comme en plein été. Ensuite, j’ai trouvé que cela ne sonnait pas très crédible que les parents, en temps de guerre, autorisent leurs enfants à se rendre à Paris, ville occupée, même pour un week-end, et en plus sans adulte (le commis les laissant seuls chez l’oncle de François, mais qui ne s’occupe pas plus d’eux), et que (comme par hasard), c’est la fille qui n’est pas autorisée à se rendre à la capitale…

Par contre, et c’est, je trouve, le véritable point positif de l’album, on a des références historiques concrètes : le rassemblement interdit du 11 novembre 1940 sous l’Arc de Triomphe. Une case rappelle aussi les Ausweis délivrés par les autorités allemandes, et d’autres cases mentionnent les lycéens et universités parisiens prestigieux, dans lesquels des étudiants et lycéens ont animé des mouvements de résistance. Les deux doubles pages documentaires à la fin apportent un bel éclairage sur cette période : la manifestation du 11 novembre 1940, le quotidien dans les écoles françaises sous le régime de Vichy, les moyens de communiquer pendant la guerre (radio, courrier), ainsi que sur deux personnages cités dans l’album (un général allemand qui dirigeait Paris en 40, et Roger Langeron le préfet de police de Paris). Cela donne un aspect instructif, sans être trop pédagogique.

Graphiquement, le découpage, toujours varié, rend la lecture dynamique et rythme l’histoire, mais je ne suis pas convaincue par les traits des différents personnages. Le dessin n’est ni exceptionnel ni catastrophique, il est simplement réaliste, se concentrant plus sur les portraits que sur les décors. Par contre, les lycéens et étudiants ont tous des nez plus tordus les uns que les autres, des nez de boxeurs pas très beaux… A croire que le dessinateur ne savait comment terminer l

J’ai donc un avis mitigé sur cette série un peu clichée par moment, et avec quelques raccourcis… Elle est intéressante tout de même sur certains points, en mettant en lumière des épisodes méconnus. Mais c’est pour moi une série à emprunter, mais pas plus.

Comme pour le premier album, je conseillerais à partir de 13 ans.

On en parle (peu) sur les blogs :  Lapinou family, Bulle d’encre…

Premières planches à voir sur Izneo.