BD fantastique, BD polar

La petite souriante

LA PETITE SOURIANTE, par Zidrou (scénario) et Benoît Springer (Dupuis, 2018)

souriante

Pep est éleveur d’autruches depuis 20 ans. En couple avec Dora, après 13 ans de mariage, il décide de la supprimer, ne supportant plus son caractère irascible. Avec une masse, il la frappe à la tête, et jette le cadavre dans un puits. Puis il nettoie son pick-up en supprimant le sang et trois des dents de sa victime…  Enfin il appelle sa maîtresse pour lui raconter son méfait. Mais en rentrant chez lui, il est accueilli par Dora, bigoudis sur la tête et qui lui semble en pleine forme… Que se passe-t-il vraiment ? A-t-il rêvé le meurtre ? Pourquoi a-t-il encore les dents dans la poche de son pantalon, preuve de son crime ? Se serait-il trompé ?

Voici un album qui ne me faisait pas du tout envie, d’abord pour sa couverture que je trouvais particulièrement dégoûtante et glauque. Il y avait aussi que je ne fais pas partie des fans inconditionnel.le.s de Zidrou, qui m’avait un peu déçue dans certains albums précédents. Mais là, comme mon amoureux voulait lire cet album, je le lui ai emprunté à la bibliothèque, et je l’ai lu après lui, d’autant plus que cette histoire lui avait bien plu. Globalement, j’ai bien aimé cet album, même s’il ne répond pas à toutes les questions, même si on n’a pas forcément le fin mot de l’histoire. Certaines cases sont du genre gore : lorsque Pep tue son épouse à coup de masse ou avec un pistolet à clou (outil dont il se sert habituellement avec les autruches), on ressent la violence du/des meurtre(s) dans les cases. Le sang gicle partout, les détails ne nous sont pas épargnés, cela fait véritablement froid dans le dos. Le dessin est du genre réaliste, alternant les angles de vue, ne cachant pas de détails, comme un film d’horreur pourrait le faire. Je ne l’ai pas trouvé exceptionnel, mais il correspond bien à l’ambiance sanglante qui est voulue dans cet album.

En terme de scénario, j’ai accroché à l’histoire, car à chaque retournement de situation, quand Dora revient finalement on-ne-sait-comment dans la vie de Pep, l’histoire est relancée. Cela m’a permis de lire l’album d’une seule traite, alors que certaines cases bien ensanglantées m’auraient plutôt donné envie d’arrêter… Mais il faut croire qu’il y avait un petit côté addictif à ce récit, qui n’était pas si linéaire que cela : en tout cas je n’avais pas deviné qui était la maîtresse de Pep avant que ce ne soit révélé. Ce trio donne une autre dimension à l’histoire, et la fin est particulièrement bien amenée : au final, on se pose plus de questions qu’au début… Un scénario bien ficelé, pas un coup de cœur, mais une bonne découverte quand même !

Non mentionné sur l@BD, je dirais à partir de 15 ans.

On en parle sur les blogs : La bibliothèque de NouketteLa bibliothèque du dolmen, Ca sent le bookBar à BD, Les lectures de Liyah

Premières planches à voir sur Izneo.

Cet album participe à labd bleu, et aujourd’hui c’est Moka qui accueille au milieu des livres les billets de tous les bulleurs !

32 réflexions au sujet de “La petite souriante”

    1. Ce n’est pas non plus hyper-effrayant… Mais il y a des scènes de sang, et les angles choisis sont particulièrement expressifs… Je peux te comprendre, en effet !

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  1. C’est marrant. C’est le SEUL album de Zidrou que je n’ai pas lu (et chroniqué). sans doute à cause de la couverture, moi aussi, qui me répugne un peu. Je vais peut-être devoir changer cela.
    Merci pour ton avis.

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