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L’espion de Staline

L’ESPION DE STALINE, par Isabel Kreitz (Casterman, coll. Ecritures, 2010)

https://i0.wp.com/www.decitre.fr/gi/37/9782203029637FS.gif1941, l’Europe est en guerre. Eta Harich-Steiner, une pianiste allemande, arrive au Japon, sous le prétexte d’une tournée de concerts. En fait, elle fuit le nazisme de plus en plus prégnant à Berlin. Logée chez les Ott, ambassadeurs du Reich au pays du soleil levant, elle va rencontrer Richard Sorge, officiellement journaliste, officieusement espion à la solde de l’URSS. Sorge, en fréquentant l’ambassade, ses soirées et ses collaborateurs, va apprendre que l’opération Barbarossa (attaque de la Russie par les nazis) est prévue à partir du 20 juin et va alors rompre le pacte germano-soviétique (pacte de non-agression signé en août 1939 entre Hitler et Staline). Sorge, communiste convaincu, transmet cette information capitale aux autorités soviétiques, mais Staline ignore cette information. Il se méfie de cet espion, connu pour ses penchants alcooliques… Sorge, hors de lui, continue tout de même ses activités secrètes, tout en ayant connaissance de ce que l’Allemagne projette pour faire entrer le Japon dans la guerre…

Voici un album d’une dessinatrice allemande, sur Richard Sorge, un personnage ayant réellement existé. Exécuté en 1944 dans une prison japonaise, il est fait « héros du peuple sociétique » dans les années 1960. Cette histoire d’espionnage est assez compliquée à comprendre. D’ailleurs je n’avais pu terminer ma première lecture il y a quelques mois, trouvant l’histoire décousue et complexe.

Les explications historiques nécessaires à la compréhension (contexte, personnages, faits…) sont d’ailleurs à la fin de l’album, avec des photos d’époque. Dommage, car en introduction, cela aurait été plus pertinent (et surtout plus facile pour les lecteurs !). Il n’empêche que cette histoire d’un espion communiste parmi les nazis reste tout de même intéressante. Son sujet est hors du commun, et apporte un éclairage différent sur la seconde guerre mondiale vue du Japon.

Le dessin est vraiment très travaillé. Tout en crayonné, il est très précis : les visages sont très détaillés, mais parfois un peu difficiles à différencier. Les décors ne sont pas oubliés non plus. Vraiment un bel objet graphique, en noir et blanc.

A noter enfin qu’il s’agit du premier album d’Isabel Kreitz traduit en français.

A partir de 15 ans selon le site l@BD.

On en parle sur les blogs : Chez Mathilde, Mémoires de guerre, Cecile’s blog, BDblog

Interview (en français) de l’auteur à lire sur Auracan, avec de nombreuses planches de L’espion de Staline.

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