BD adaptation, BD historique

Les derniers jours de Stefan Zweig

LES DERNIERS JOURS DE STEFAN ZWEIG, par Guillaume Sorel et Laurent Seksik (Casterman, 2012)

Récit de la fin de la vie de l’auteur autrichien Stefan Zweig. Auteur indésirable à cause de ses écrits, dans son pays annexé par le IIIème Reich, il s’exile à New-York aux Etats-Unis puis au Brésil à Pétropolis, avec sa seconde épouse Lotte. Là-bas, malgré un paysage sublime, une reconnaissance mondiale, une guerre qui semble lointaine et une femme qui l’aime plus que tout, l’homme de lettres voit arriver la fin d’un monde. Pessimiste sur la suite du déroulement du conflit, préfère mettre fin à ses jours aux côtés de Lotte, de plus en plus malade…

Encore un album du top BD des blogueurs. Je n’ai pas fait d’études littéraires, je ne connais Stefan Zweig que de nom, mais j’ai apprécié cette histoire adaptée du roman éponyme paru en 2010 (écrit par Laurent Seksik, qui a lui-même adapté son scénario pour cet album). On voit bien le côté torturé de l’homme qui ne voit pas l’avenir sereinement, alors que son épouse croit encore pouvoir retourner à Vienne, une fois la guerre terminée. Des aspects historiques sont abordés, avec le cours de la guerre, dominée par les forces de l’Axe jusqu’en 1942. Par contre, il m’a manqué certaines clés pour mieux comprendre le récit, par exemple lorsque Zweig parle du destin d’autres personnes, qui se sont suicidées ou ont été tuées par le régime nazi. J’ai aimé les références à Vienne, nombreuses en dessin (les couleurs dans les tons marron et ocre sont magnifiques, même si elles apportent beaucoup de nostalgie aux propos et aux souvenirs), même si je ne pense pas tout avoir compris. Le dessin est magnifique, j’aime particulièrement cette couverture où Zweig est déjà le regard dans le vide, alors que sa femme tente vainement de le raccrocher à la vie. Le suicide en fin d’album est particulièrement bien abordé, sans montrer l’acte en lui-même : j’ai trouvé cette façon très subtile. On sent tout au long de l’histoire que Zweig est particulièrement déprimé, il ne montre jamais un soupçon de joie ou de pessimisme. C’est donc quand même un album à ne pas lire quand on ne va pas bien. Mais sinon, c’est un album à essayer !

A partir de 15 ans selon l@BD.

On en parle sur les blogs : Art de lire, Des mots et des notes, Au milieu des livres, Un amour de BD

8 réflexions au sujet de “Les derniers jours de Stefan Zweig”

  1. J’ai lu plusieurs livres de cet auteur que j’affectionne beaucoup. J’ai aussi lu le livre de Seksik et j’ai adoré cette adaptation. Les aquarelles sont sublimes et les émotions sont tellement bien retranscrites.

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    1. Je n’ai jamais lu de roman de Zweig, mais comme toi j’ai aimé lire cet album, comme quoi il n’est pas réservé aux fans de Zweig… Le dessin est magnifique et retranscrit pas mal d’émotions, c’est vrai.

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