PORTUGAL, par Cyril Pedrosa (Dupuis, coll. Aire libre, 2011)
Trentenaire, Simon Muchat est un auteur de bandes dessinées qui n’a plus d’envie, plus de motivation pour écrire. D’ailleurs, il n’a plus envie de grand-chose. Il est invité à participer à un festival de bandes dessinées au Portugal, s’y rend mais sans grande conviction. En rentrant en France, toujours aussi peu motivé, sa petite amie qui avait des projets de couple pour eux le quitte, lasse de son comportement. Un peu déprimé, seul, il va se faire un peu violence pour se rendre au mariage de sa cousine qu’il n’a pas vu depuis des années, revoir ses oncles et tantes ainsi que son père qui vient de se séparer de son épouse. Il va partager avec eux des moments particuliers, où chacun va se révéler. Au fil des rencontres et des dialogues, Simon s’interroge sur le Portugal, le pays d’origine de son père. Il sait qu’il a des cousins là-bas, mais ne parle pas la langue. Il se rappelle sa grand-mère et son accent, ainsi que quelques rares autres souvenirs. Alors il décide de se rendre directement sur place, pour retracer l’histoire de la famille Muchat. Il retrouve là-bas des cousins mais aussi et surtout ses racines…
Voici un album qui fait partie du top BD des blogueurs, plutôt dans le haut du classement. Son épaisseur (et son prix surtout) m’avaient un peu dissuadée en librairie, mais j’ai eu l’occasion de l’emprunter en bibliothèque dernièrement et je ne le regrette pas. J’ai beaucoup aimé l’ambiance de cet album, dues principalement aux couleurs. Le dessin est très joli aussi, très aérien, sorte de crayonné pas terminé, comme capturé sur le vif (comme dans Trois ombres, un autre de ses albums, paru en 2007). Bref, ça se lit assez bien, et on est transporté avec Simon, en Bourgogne d’abord puis au Portugal. Il y a pas mal de détours dans l’album : je veux dire pas là que le récit se développe parfois pour ensuite revenir au fil conducteur. J’ai eu parfois du mal à m’y retrouver là-dedans car j’ai lu l’album en plusieurs fois, ce qui a été finalement assez compliqué. On est dans la tête du héros (d’ailleurs l’histoire est racontée à la première personne du singulier), et donc il y a parfois des moments un peu fantastiques, oniriques, par exemple lorsqu’il est complètement démotivé et perdu et a tendance à couler. On comprend bien qu’il a un vide quelque part, du fait de ne pas connaître véritablement l’histoire de sa famille. Cette quête des origines est un beau sujet, que Cyril Pedrosa illustre très bien. On comprend pourquoi cet album a reçu le prix FNAC à Angoulême en 2011 et pourquoi tant de chroniques sont si positives sur les blogs.
J’ai trouvé cette lecture agréable, mais il m’a manqué un je-ne-sais-quoi pour être totalement séduite. Peut-être aurait-il fallu que je le lise en une seule fois, pour que je m’immerge totalement dans cette histoire ?
A partir de 15 ans selon l@BD.
On en parle sur les blogs : Chroniques de l’invisible, Un amour de BD, Calokilit, Pause Kikine, journal d’une lectrice…
Consulter le blog de Cyril Pedrosa.
Premières pages à lire sur Izneo.