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Oublie mon nom

OUBLIE MON NOM, par Zerocalcare (Cambourakis, 2017)

oublie

La grand-mère adorée de Zero Calcare vient de décéder. Mais tout ou presque paraît étrange au narrateur : pourquoi sa grand-mère, originaire de Nice, a-t-elle vécu en Italie , dans la banlieue de Rome ? Quel a été son parcours ? A l’occasion de cet événement, l’auteur réalise qu’il ne connaissait pas grand-chose d’elle. En questionnant sa mère, en fouillant un peu chez sa grand-mère, il va découvrir un passé très… original, avec un grand-père anglais qu’il n’a jamais connu. Ce chemin initiatique sera l’occasion pour l’ado attardé qu’est Zerocalcare de grandir, et d’entrer dans le monde des adultes qu’il redoute tant…

Voici un album emprunté en bibliothèque, un album épais, auquel j’ai eu du mal à accrocher au départ. Il faut dire que l’auteur est assez bavard, et que cela part parfois dans tous les sens : il y a des passages qui sont de totales digressions, et ce n’est pas franchement facile à suivre. J’ai pu noter pas mal de références à la pop culture, seulement compréhensibles par ceux qui ont vécu les années 1980/1990, tout comme l’auteur.

L’histoire est bien amenée, au départ tout à fait normale, avec la recherche des origines de la famille à l’occasion du décès de l’aïeule. Et à un moment, ça part « en live », avec les révélations : qui est Iris ? Pourquoi Huguette la grand-mère utilisait-elle des pseudonymes ? Qui était vraiment Suzie, la sœur de Huguette ? Bref, une famille avec des secrets enfouis que Calcare va déterrer alors qu’il ne soupçonnait rien du tout avant le départ de son aïeule.

Son dessin en noir et blanc est agréable, assez en longueur, mais original : la mère est représentée en poule, la grand mère en animal à bec également. Cela permet de ne pas confondre les personnages. Étrangement, cela passe bien dans le récit. Il y a juste quelques touches de couleur avec l’orange du grand-père et les renards, et au départ, je dois avouer que je ne comprenais pas la raison de cette couleur.

Cet album contient aussi une bonne dose d’humour, certes particulier, surtout avec son ami Secco qui s’avère plus être un « boulet » et qui passe du temps à jouer en ligne, un geek dans toute sa splendeur, même lors de la messe d’enterrement. A se demander pourquoi il garde un tel ami… Mais c’est aussi cela qui rend le narrateur attachant…

L’inconvénient majeur de cet album est qu’il est tout de même assez bavard, en bulles et en « voix off » ; c’est déjà cet aspect-là qui m’avait découragé dans Kobane calling, que j’avais abandonné avant la fin… L’auteur a beaucoup de choses à dire, et donc il y a vraiment énormément de textes, qui sont parfois assez décousus. Mais une fois qu’on y est habitué (ou qu’on est dans l’esprit de l’auteur, c’est selon !), cela passe mieux, et on trouve un rythme de lecture convenable. A noter enfin qu’il y a aussi pas mal de vocabulaire spécifique (expliqué en fin d’album), parce que le vocabulaire romain qu’il utilise est assez particulier par moments. La traductrice a en tout cas effectué un sacré boulot (cf lexique à la fin), chapeau à elle !

Pour tout dire, je suis allée un peu sur cet album à reculons, mais au final, après avoir persisté, je suis bien contente d’avoir découvert cet auteur qui fonctionne bien en Italie. Je ne regrette pas la découverte, alors j’espère que vous serez vous aussi tentés d’essayer cet album !

Je conseillerais à partir de 14-15 ans.

On en parle sur les blogs : La ménagerie du livre, Boulevard de la BD, Bedea jacta est

Quelques planches à voir sur le site de l’éditeur.

Article sur l’auteur à lire dans le Courrier International du 9 septembre 2016.

Cet album participe à labd bleu, et cette semaine, c’est chez Stephie que ça se passe !

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