Romans jeunesse

Les prisonniers de la nuit [roman]

LES PRISONNIERS DE LA NUIT, par Johan Heliot (Seuil, 2018)

prisonnierJon, fils de bonne famille, est envoyé par ses parents en dehors de la Vallée, l’endroit où il vit et où il trouve tout ce dont il a besoin. Peu motivé par ce camp en pleine nature, il découvre au cours du ramassage en bus ses compagnons pour les deux mois à venir. Certains ont des comportements étranges. Arrivés sur place, les ados sont laissés par le conducteur de bus qui leur souhaite bon courage. Le comité d’accueil est inexistant et le lieu paraît inhospitalier, inhabité depuis longtemps… Mais que sont-ils venus faire ici ? Et pourquoi la nuit venue, les étoiles s’éteignent-elles les unes après les autres ? Pourquoi le jour ne revient-il pas ? Quels secrets leurs parents leur ont-ils caché ?

Voici un roman que je n’étais pas du tout motivée à lire. Il fait partie d’une présélection pour un prix littéraire et quand j’ai vu science-fiction, je me suis dit que ce n’était pas pour moi. Or, pour le prix littéraire, on a des rendez-vous avec les élèves qui participent ainsi que les collègues volontaires (trois collègues cette année : histoire, latin et maths !), et deux collègues sur les trois m’ont assuré avoir beaucoup aimé ce roman. Donc il a fallu que je m’y colle, pas bien convaincue… La mise en route a été un peu compliquée, mais ensuite, quel agréable moment j’ai passé !

Ce roman se lit bien, on comprend bien d’abord qu’il y a un système de castes, des privilégiés (dont fait partie Jon) qui ont accès à tout et vivent dans les plus beaux endroits, tandis que d’autres sont bien moins lotis. Pour autant, les ados d’horizons divers se retrouvent ensemble. On voit une micro-société se mettre en place, avec Anders qui prend le rôle de dirigeant, car c’est le fils des deux responsables de la Vallée… On sent que quelque chose se trame, qu’il y a une raison à tout cela, et on se dit que forcément les « puissants » vont user de la force pour maintenir leur pouvoir. Les personnages sont intéressants, parce que chacun a un rôle à jouer pendant le récit, chacun apporte ses compétences. Ce n’est pas Jon, le héros qui sauve seul le monde, mais bien la combinaison de tous qui permet d’avancer, et j’ai trouvé cet aspect particulièrement bon. J’ai aussi aimé les références qu’il pouvait y avoir (le dôme par exemple, comme dans le texte de Stephen King), même si j’en ai certainement raté pas mal.

Au-delà de l’intrigue, ce roman fait réfléchir sur l’état de notre planète, et il pose plein de questions sur notre façon de nous comporter aujourd’hui et ce que cela peut engendrer pour demain, nos  enfants et petits-enfants. Le récit s’organise en deux temps : le premier avec l’arrivée au camp, et la nuit qui n’en finit plus, et la seconde avec le jour de retour et l’explication de la raison de ce camp. C’est très bien mené, les explications s’enchaînent et paraissent très crédibles. L’écriture est juste très bonne, pas simpliste, avec suffisamment de détails et de précisions pour que chaque personnage soit suffisamment réaliste et attachant, et pour qu’on se l’imagine aussi. Le tout paraît vraiment crédible.

Je ne sais pas si ce roman de 300 pages fera partie du prix l’an prochain, mais je sais en tout cas que je le conseillerai auprès des élèves de 4e et de 3e. Un très bon texte, que j’espère faire dédicacer à l’auteur quand il viendra en avril prochain dans un salon littéraire pas bien loin du collège !

A partir de 13 ans selon Ricochet.

On en parle sur les blogs : Chez Clarabel, Lectures échappées, Rêveurs et mangeurs de papier

Quelques pages à lire sur le site de l’éditeur.

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