L’accident de chasse

L’ACCIDENT DE CHASSE, par David L. Carlson (scénario) et Landis Blair (Dessin) (Editions Sonatine, 2020)

Charlie est un jeune garçon qui va habiter à Chicago chez son père suite au décès de sa mère. Ce dernier est aveugle, et le fils va donc jouer le rôle de ses yeux. Leur cohabitation se passe bien, jusqu’à ce que le fils tourne mal à cause de mauvaises fréquentations… Il pensait tout savoir de son père et de la raison qui l’a rendu aveugle, mais se rend compte suite à une parole qu’au final, son père lui a menti pendant toutes ces années ensemble. Ce n’est pas un accident de chasse qui l’a rendu non-voyant, mais c’était un braquage qui a mal tourné et qui l’a conduit en prison, où il a rencontré un tueur qui a changé sa vie en lui faisant découvrir, entre autres, Dante…

Voici un album repéré il y a longtemps, suite à son prix à Quai des bulles à St Malo et le Fauve d’Or à Angoulême en 2020. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre, mais j’aime bien quand même lire des albums primés. Je n’ai pas été déçue du tout, bien au contraire… J’ai tout adoré de cet album, l’ambiance, le scénario, le dessin…

Bon, je n’ai pas forcément lus tous les textes poétiques du père, avec le braille en fond de page, mais j’ai trouvé ça vraiment très fort de mettre « la divine comédie » dans une bande dessinée, d’y insérer des passages et d’y faire bon nombre de références. A la limite, ça donnerait envie de s’arrêter sur ce texte classique, moi qui ai du mal avec les textes dits « classiques » justement…

Graphiquement, c’est une vraie claque : les hachurés sont juste magnifiques, et cela confère une ambiance toute particulière à cet album qui navigue dans le temps, avec des événements de 1925 et d’autres de 1959, et des mentions d’événements historiques pour se situer (arrivée d’Hitler au pouvoir, guerre mondiale…). Impossible de confondre les personnages, déjà parce qu’ils sont peu nombreux.

L’histoire avance bien, étalée sur plus de 450 pages. Au départ, on a l’enfance de Charlie, puis son adolescence et la découverte du mensonge paternel. Le passage en prison occupe une bonne partie de l’histoire. Le tout est très réaliste, sauf parfois quand on part dans l’esprit d’un des deux hommes, et tout se mélange, formant une pleine page avec de multiples éléments à lire dans l’ordre ou pas. J’ai aimé qu’il y ait un épilogue à la fin, et ai été surprise de découvrir qu’il s’agissait d’une histoire vraie, avec des facsimilés de documents d’époque.

De par son épaisseur, l’album n’est pas toujours facile à prendre en main, quand on lit allongé par exemple, mais l’histoire est réellement bluffante alors ce serait franchement dommage de passer à côté.

Non mentionné sur l@BD, je dirais à partir de 15 ans.

On en parle sur les blogs : Au milieu des livres, Ca sent le book, Encore du noir, En lisant en écrivant, Mon coussin de lecture, Tu vas t’abîmer les yeux…

Premières planches à voir sur Izneo.

Cet album participe à et aujourd’hui mercredi, c’est Noukette qui regroupe sur son blog tous les billets des participants : allez y découvrir leurs avis !