BD historique

Irena, tome 1 : le ghetto

IRENA, tome 1 : LE GHETTO, par Jean-David Morvan, Severine Tréfouël (scénario), David Evrard (dessin) et Walter (couleurs) (Glénat, 2017, coll. Tchô !)

En 1940, alors que l’armée nazie a envahi la Pologne, les juifs de Varsovie ont été parqués dans le ghetto. Cet espace au coeur de la ville est particulièrement surveillé, les accès sont contrôlés par des gardes et des barrières, et ceux qui tentent de s’en échapper sont abattus sans sommation. Personne ne vient, sauf des membres du département d’aide sociale, financés par les occupants, qui transportent dans leur camion un peu de vivres, de médicaments et de vêtements pour soutenir les habitants désoeuvrés. Parmi ces membres des services sociaux, il y a Irena Sendlerowa, une jeune femme adorée des enfants, connue de tous, et dont le mari est prisonnier. Courageuse, elle tient tête aux gardiens, qui n’aiment pas ceux qui viennent aider ceux qu’ils considèrent comme des « sous-hommes ». Un jour, alors qu’elle est présente aux côtés des habitants, Irena est appelée au chevet d’une femme mourante qui lui demande de sortir son enfant de cet enfer. Dès lors, après de nombreuses hésitations, aidée d’un collègue, Irena décide de sortir clandestinement des orphelins du ghetto, mais elle risque gros, très gros…

J’avais repéré cet album lors de sa sortie, et le sujet m’intéressait. La biographie d’une Juste parmi les nations, qui a sauvé de nombreuses personnes du ghetto de Varsovie, je crois n’avoir jamais lu cela en BD. Au vu des quelques planches que j’avais pu lire, j’ai acheté cet album pour le CDI, et après ma lecture, je ne doute pas que cela va plaire aux collégiens. Le récit est dense, mais très lisible. Beaucoup d’aspects sont abordés : la vie de misère à l’intérieur, la vie à l’extérieur à travers l’exemple d’Irena, la mort très présente (mais pas forcément représentée frontalement, par exemple avec le petit garçon qui devient un fantôme, ce qui est d’ailleurs une sacrée bonne idée, même si cela a tendance à mettre le cafard…)… Le récit est vraiment poignant et bien mené, certains passages sont assez durs, mais en même temps, il ne s’agit nullement d’enjoliver ce qu’ont pu vivre les habitants du ghetto. J’ai aussi apprécié que certains passages racontent l’histoire au-delà des événements du ghetto : comment ce ghetto a été fait, les déportations qui ont lieu dans l’est de l’Europe, les mesures contre les Juifs, la biographie d’Irena…  Les scénaristes ont bâti un récit très juste, complet et complexe, c’est vraiment de la super qualité, sans pour autant faire très didactique.

Le dessin est clairement destiné à la jeunesse, le récit se faisant à hauteur d’enfant. Au départ, il a fallu que je m’habitue à ce style de dessins, mais au final je ne doute pas que les adultes trouveront aussi leur compte dans ce trait singulier, simple mais efficace, parfois un peu hésitant, mais très en accord avec le récit.

Bref, j’ai tout aimé de cet album, même si parfois j’ai eu un peu de mal avec les allers-retours dans le temps, car je n’ai pas lu cette histoire d’une seule traite.  Irena est pour moi un bien joli coup de coeur, et j’espère que la suite, disponible depuis mars, sera vite demandée par « mes » lecteurs ! Le tome 3 est quant à lui prévu pour 2018…

Non mentionné sur l@BD (site qui n’est plus mis à jour), mais je dirais à partir de 12/13 ans…. (12 ans selon Ricochet)

On en parle sur les blogs : Petites madeleines, 22h05 rue des dames, Bepolar, Livre libre, Bruce lit, Bulles picardes

Interview à lire sur Branchés culture.

Premières planches à voir sur Izneo.

Cet album participe àla-bd-de-la-semaine-150x150 , cette semaine chez Noukette.

13 réflexions au sujet de “Irena, tome 1 : le ghetto”

  1. J’attends que la série soit terminée et j’attends aussi de voir l’accueil que les lecteurs réserveront au dernier tome 😉

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  2. Tiens, il y a plusieurs personnes qui parlent du Ghetto de Varsovie dans leurs lectures ces temps-ci. Ça doit faire un bon décalage entre le propos et le dessin… mais bon, pourquoi pas!

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