BD historique

Irena, tome 2

IRENA, tome 2 : LES JUSTES, par Jean-David Morvan, Séverine Tréfouël (scénario), David Evrard (dessin) et Walter (couleurs) (Glénat, 2017, coll. Tchô !)

Suite du tome 1. Irena sauve de plus en plus d’enfants en parvenant à les faire sortir du ghetto en utilisant divers stratagèmes. Son réseau se développe parmi la population de Varsovie : sa mère, sa meilleure amie, un prêtre, ses collègues du centre social, un concierge au tribunal, un médecin, un conducteur de tram… Nombreux sont les enfants, petits surtout, à être extraits de cet enfer sains et saufs. Mais un maître-chanteur parmi les occupants nazis exige le retour d’enfants dans le ghetto, alors Irena trouve un moyen de faire illusion, tout en gardant à l’esprit de sauver un maximum d’enfants. Elle est contactée par Zegota, organisation clandestine dirigée par une certaine Zofia, qui va financer les opérations en réunissant les deux réseaux. On demande à Irena de diriger le commissariat à l’enfance, ce qu’elle accepte avec joie. Mais en octobre 1943, la jeune femme est arrêtée, son appartement perquisitionné, et elle est soumise à des interrogatoires par des bourreaux qui n’hésitent pas à frapper et torturer… Mais Irena ne cède pas à la terreur…

Irena, décidément, après le tome 1 qui était une belle découverte, continue dans sa lancée avec cette suite, toujours magnifiquement racontée. L’histoire est forte, les scènes violentes ne sont pas toujours masquées ou sous-entendues, il y a donc peut-être certains passages un peu choquants pour les plus jeunes. Cet album trouvera son public à la fois parmi les ados mais aussi parmi les adultes, car il y a plusieurs niveaux de lecture : le récit n’est raconté de façon linéaire, il y a des retours en arrière avec des souvenirs d’Irena avec son père, ou encore des bonds dans le futur avec des scènes d’interrogatoire d’après son arrestation, mises en parallèle du récit. Le réseau de résistance et d’exfiltration, complexe, est expliqué simplement, et on comprend l’énorme prise de risque de tous ces gens qui ont fait preuve d’une énorme humanité à une période où celle-ci était quasi inexistante… Bref, le scénario, basé sur les faits réels, est très plaisant à suivre, on tremble avec Irena, on partage avec elle les moments de joie et de malheur. Le dessin de David Evrard est le même que dans le volume précédent, et je suis entrée aisément dans l’histoire grâce à ce trait particulier, mais au final agréable, tout comme les couleurs. J’ai enfin aimé les planches aux gaufriers toujours différents, certaines cases ‘s’échappant’ sur toute la planche, certains fonds étant clairs ou foncés selon le thème… Bref, un régal que cet album, instructif et montrant un épisode méconnu de la seconde guerre mondiale.

Le coup de cœur du tome 1 se poursuit avec cette suite, qui sera conclue en 2018… Désormais, il va falloir guetter la sortie de ce troisième volume !

A partir de 12-13 ans.

On en parle (trop peu) sur les blogs : Des livres des livres, Les sentiers de l’imaginaire, Bulles picardes

Premières planches à voir sur Izneo.

Interview des auteurs à lire sur Branchés culture.

Cet album participe à la-bd-de-la-semaine-150x150, et cette semaine ça se passe au milieu des livres, chez Moka !

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