BD hors de nos frontières, BD sentimentale

La fille dans l’écran

LA FILLE DANS L’ECRAN, par Manon Desveaux et Lou Lubie (Marabout, 2019, coll. Marabulles)

filleColine vit en France, chez ses grands-parents à la campagne. Elle caresse l’espoir de devenir illustratrice, mais ses parents ne croient guère en son rêve. Ils lui posent un ultimatum pour l’obliger à reprendre ses études si ses projets d’illustration n’avancent pas, et cela contrarie grandement la jeune femme, qui aime le calme et la vie tranquille. De l’autre côté de l’Atlantique, vit Marlène, française venue au Québec pour ses études de photographie mais qui vit grâce à son job de serveuse. En couple avec son mec qui a plutôt tendance à déconsidérer sa passion, elle ne semble pas s’épanouir totalement. Un jour, surfant sur le net à la recherche de photos, Coline tombe sur les clichés de Marley, et lui demande l’autorisation d’utiliser ses images. C’est le début d’une correspondance entre les deux jeunes femmes, qui vont même aller jusqu’à se rencontrer pour de vrai…

Voici aujourd’hui un album emprunté en bibliothèque, repéré lors d’une présentation avec une libraire BD. J’avais déjà lu (et apprécié) un album précédent de Lou Lubie (Goupil ou face), donc là je n’ai pas hésité trop longtemps et me suis lancée dans cette histoire de plus de 180 pages. Le concept est original : 2 autrices, chacune ayant son personnage, chacune utilisant un côté du livre : Coline la française, page de gauche, est dessinée par Manon Desveaux en noir et blanc, tandis que Marley la québécoise, page de droite, est dessinée par Lou Lubie, avec des couleurs cette fois. L’idée est sympa et peu commune : je ne crois pas avoir lu un tel livre avant. On apprend en fin du livre comment les deux autrices ont travaillé, et il faut reconnaître que c’est un sacré tour de force tout de même. C’est intéressant comme construction en terme de scénario, même s’il y a quelques longueurs à mon goût. J’avais l’impression de déjà connaître la fin, ne serait-ce que par la couverture qui en dévoile un peu trop à mon goût. Une impression assez étrange tout de même…La relation du couple de Marley avec son canadien m’est tout de suite apparue bancale, et on se doute presque dès le début de la fin de leur histoire. Les échanges entre Marley et Coline semblent aussi occuper pas mal les deux jeunes femmes, au point qu’on a parfois l’impression qu’elles passent tout leur temps avec leur smartphone, ce qui est assez dérangeant tout de même pour ceux et celles qui les entourent. Ces quelques bémols n’ont cependant pas refroidi mon enthousiasme à lire cet album qui mérite le coup d’œil. En effet, l’album montre qu’il faut croire en soi, en ses capacités, quoiqu’en dise l’entourage. Une jolie morale donc !!

Graphiquement parlant, j’ai globalement aimé les traits des deux autrices, à la fois différents mais ressemblants. Par contre, par moment, j’ai trouvé qu’il n’était pas très régulier, quand par exemple il y a les portraits qu’elles s’envoient par mail. Mais ce n’est qu’un détail, car franchement le trait est rafraîchissant. L’album se lit aisément, et même s’il ne me marquera pas des années, il m’a permis de passer un agréable moment, et c’est bien l’essentiel !

Je conseillerais à partir de 14/15 ans.

On en parle sur les blogs : La vie en claire, Pause théSmells like rock, les chroniques BD de dix-sept

Cet album participe à labd bleu, cette semaine au milieu des livres chez Moka.

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