Pinocchio

PINOCCHIO, par Winshluss (Les Requins Marteaux, 2009, coll. Ferraille)

« L’histoire qui suit est très librement adaptée du roman éponyme de Carlo Collodi« . Heureusement qu’on est prévenus… Cet album, fauve d’or à Angoulême en 2009, est une sacrée bonne surprise. Objet atypique, avec une très belle finition (une couverture très travaillée et un très bon grammage de papier), le Pinocchio version Winshluss surprend…
L’histoire (écrite au XIXe siècle) est détournée, mais de toute façon tout le monde connaît l’histoire, ou presque (si vous êtes dans ce cas, allez lire l’histoire originale). Ainsi Pinocchio n’est plus en bois mais en métal, sorte d’androïde capable de plein de choses avec son nez multifonctions, Gepetto devient inventeur sans reconnaissance, attiré par l’argent que pourrait lui apporter ce petit robot… Jiminy Cricket devient Jiminy Cafard, qui ne songe qu’à profiter de la situation… Malgré le fait qu’il devrait être sa conscience, il en va pas aider Pinocchio à affronter le monde qui se présente à lui : totalement corrompu, avec travail des enfants, pollutions diverses et variées, meurtres, luttes pour le pouvoir…
Très peu de textes parmi les 188 pages, mais finalement cela n’empêche pas la compréhension de l’histoire. Le dessin parfois très noir, parfois un peu plus coloré, aide toujours à la compréhension.

Vous l’aurez compris, ce détournement vers l’humour noir, parfois très osé, est très original… Mais qu’est-ce que c’est drôle !!! Une très belle idée de prendre un conte connu de tous pour le détourner et le mettre à la sauce moderne, pour dénoncer ses travers !! On retrouve l’esprit Ferraille (voir mon article sur M. Ferraille), complètement déjanté, et c’est ça qui me plaît (d’ailleurs l’article sur M. Ferraille était intitulé « Why so serious? »), et bien Winshluss, aidé de Cizo pour la couleur, garde bien cet esprit dans ce volume…

A partir de 15 ans d’après le site L@BD du CNDP.