Romans jeunesse

Touche pas à ma mère [roman]

TOUCHE PAS À MA MÈRE, par Hervé Mestron (Talents hauts, 2012, coll. Ego)

001328910Cécile vit depuis longtemps seule avec sa mère, depuis que son père est parti. Depuis, sa mère a entretenu des relations, mais sans jamais parvenir à s’installer avec. Là, c’est différent, cela fait un an qu’elle est avec Sébastien, et tous deux décident d’aménager ensemble dans une maison à la campagne. Cécile est en vacances avec une amie lorsqu’a lieu le déménagement. Au départ, tout se passe bien, même si parfois Sébastien a des mots assez durs envers Cécile. Mais lorsque quelques jours après, l’ado découvre que sa mère a un oeil au beurre noir, puis des marques sur le corps, elle comprend que sa mère n’est pas victime de maladresses, mais de son compagnon. Elle décide alors d’en parler…

J’ai emprunté ce court texte dans le CDI où je travaille, un peu au hasard, en rangeant les étagères. Il était tellement peu épais qu’il ne paraissait pas dans les rayons. Le titre m’a interpellée, et voilà comment je me suis retrouvée dans cette histoire très réaliste et facile à lire. La situation de départ est assez classique : une famille monoparentale, la mère qui se met en couple avec un homme qui paraît bien sous tous rapports, mais qui se révèle être violent envers sa conjointe. On a uniquement le point de vue d’un témoin extérieur au couple, la fille, qui semble assez bien dans sa peau et s’entend bien avec sa mère (ce qui n’est pas le cas de tous les ados). L’intervention du père biologique, qui a abandonné la famille des années auparavant, m’a semblé superflue, car si on aurait pu penser qu’elle aurait été la raison du début de la violence dans le couple, il n’en est rien au final. La violence s’insinue de façon pernicieuse dans la famille, et au départ Cécile ne s’en rend pas compte… Même si je n’ai jamais été confrontée à ce genre de situation, j’ai trouvé que cela sonnait très juste. Cependant, j’ai été un peu déçue par la fin, trop peu développée et trop abrupte à mon goût. L’auteur a certainement voulu insister sur le côté normal de la relation qui dégénère ensuite sans raison, mais aussi sur le côté invisible de la violence au sein du cercle de famille, et pas forcément sur les moyens d’aider ceux et celles qui en sont victimes… Cet aspect ‘light’ est un peu dommage. Heureusement que les quelques pages documentaires en fin de texte apportent ces informations (sur Amnesty International, qui co-édite ce texte, sur le sexisme fondement de la violence faites aux femmes, et l’action de l’association), et donnent quelques contacts pour agir. Malgré cela, c’est un texte que je vais mettre en avant auprès des élèves, parce qu’il est court, et parce que le sujet est d’actualité. Décidément, l’éditeur Talents Hauts regorge de pépites  qu’il va falloir que je découvre !

A partir de 12 ans selon Ricochet.

On en parle sur les blogs : Accroc des livres, Lis-moi si tu veux, A bride abattue, Délivrer des livres

Visiter le site de l’auteur.

7 réflexions au sujet de “Touche pas à ma mère [roman]”

  1. Je l’ai aussi au CDI et il sort assez régulièrement sans que j’ai besoin d’en parler (je ne l’ai pas lu). Mes élèves dévorent tous les talents haut et ont bien repéré cette maison d’édition. Le bouche à oreille fonctionne à merveille entre eux !

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    1. L’année scolaire dernière, j’ai acheté aussi plusieurs titres de cette maison d’édition. Pour l’instant, pas beaucoup d’effets, mais je ne désespère pas que cela change ! 😉

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