BD adaptation, BD polar

Les morts ont tous la même peau

LES MORTS ONT TOUS LA MÊME PEAU, par Jean-David Morvan (scénario), German Erramouspe, Mauro Vargas (dessin), Hiroyuki Ooshima (couleurs) (Glénat, 2020), d’après Vernon Sullivan, alias Boris Vian.

morts

Dan Parker est videur dans un club new-yorkais dans les années 1940. Mariée à Sheila, il est le père d’un jeune enfant. Il n’a jamais révélé à son épouse, blanche, qu’il a du sang noir dans les veines par son grand-père maternel. Son histoire est insoupçonnable car il est blanc de peau, et cela lui ferait bien du tort dans le New-York de cette époque, où le racisme est omniprésent (même si bien moins que dans le sud du pays). Mais un jour, son frère Richard, qui lui est noir, vient le voir depuis Chicago et le fait chanter, menaçant de révéler ses origines à son patron et surtout à sa femme. Ne pouvant s’y résoudre, Dan tue son frère et s’enfuit, mais le geste fatal a été vu par une témoin qui a lancé la police à ses trousses. Traqué, Dan va tout faire pour survivre, mais l’attitude de Sheila change totalement quand elle apprend que son mari a du sang noir… Comment Dan va-t-il s’en sortir ?

Voici un album adapté du roman éponyme de Vernon Sullivan (pseudonyme de Boris Vian) qui a fait scandale à sa sortie dans les années 1940. Je ne connais pas le texte original, mais clairement on comprend vite pourquoi cela a fait du bruit, si l’adaptation est fidèle. En effet, Dan est particulièrement attiré par la gente féminine (et bien moins par sa femme), et il ne se fait pas prier lorsqu’une femme s’offre à lui… Bref, les scènes de jambes en l’air sont assez nombreuses dans la première moitié de l’album, lorsque Dan se pose beaucoup de questions sur ses origines, et ne voit pas comment se sortir de la nasse dans laquelle son frère Richard l’a enfermé… L’histoire se suit bien, même si on n’a pas lu le roman à l’origine de cette adaptation.

Graphiquement c’est assez étrange, avec un dessin parfois assez sale, des portraits de personnages peu ragoûtants, mais aussi des couleurs foncées, tirant dans les marron et beige principalement… Le trait est parfois torturé, pas toujours semblable d’une case à l’autre, mais il correspond bien à l’ambiance noire de cet album que j’ai lu d’une seule traite. Malgré que Dan soit un menteur et un pauvre type (surtout vis-à-vis de sa femme qu’il trompe comme il respire), j’ai quand même voulu savoir ce qu’il devenait après s’être enfui, et son parcours est assez bien retracé, même si parfois les journalistes ont l’air d’être en avance sur la police qui mène la poursuite… Bref, ce fut une lecture bien menée, avec en plus une fin assez inattendue… Jolie découverte pour moi qui n’ai pas de formation littéraire et n’ai jamais lu un texte de Boris Vian…

Extrait à lire depuis Izneo.

Non mentionné sur l@BD, mais vous aurez compris que je conseillerais cet album pour les adultes.

On en parle sur les blogs : 4bookine, Des galipettes entre les lignes, Oncle Fumetti, Le journal de Louloune

Cet album participe à labd bleu, et aujourd’hui c’est RDV chez Stephie pour de bien belles découvertes bullesques !

28 réflexions au sujet de “Les morts ont tous la même peau”

  1. Graphiquement j’aime beaucoup, Vian j’adore, donc je suis très intéressée. Et c’est en lisant Vercoquin et le plancton jeune ado que j’ai appris beaucoup de vocabulaire grivois ^^ donc il y a des chances que de ce côté là ce soit fidèle au texte.

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