Romans jeunesse

On est tous faits de molécules [roman]

ON EST TOUS FAITS DE MOLECULES, par Susin Nielsen (Helium, 2015)

nielsen

A Vancouver, Stewart est un surdoué de 13 ans, qui a perdu sa mère d’un cancer quelques années plus tôt. Son père Leonard se remet en couple avec une femme divorcée, Caroline, qui a aussi une fille Ashley qui a un an de plus que Stewart. Ils aménagent en plein centre de Vancouver chez la femme et sa fille, tandis que l’ancien mari habite dans un cabanon au fond du jardin. Plus d’un an après, Ashley n’a pas du tout digéré la raison du divorce : son père Phil a annoncé qu’il est homosexuel. Ashley, qui se veut reine du collège, ne veut absolument pas que ça se sache, car cela nuirait à sa réputation. Suite à son démangement, Stewart change de collège pour se rapprocher de son nouveau domicile et arrive dans le même qu’Ashley, qui a honte de son « nouveau frère » alors qu’ils n’ont aucun lien de sang… Comment cette cohabitation forcée entre deux adolescents totalement différents va-t-elle se passer ?

Troisième roman pour moi de Susin Nielsen, après Les optimistes meurent en premier et Partis sans laisser d’adresse. Ce roman est une nouvelle fois très drôle, malgré le sujet qui ne l’est pas à première vue car les personnages ont vraiment des personnalités si particulières. Stewart, un de deux narrateurs, a très peu d’amis, mais parvient quand même à se lier avec Phoebe et Violette, deux filles un peu particulières comme lui. Il se fait accepter dans l’équipe de sport du collège de Bordenen se déguisant en la mascotte, un chien (les bouledogues), et un nouveau garçon de 3e, Jared, viré d’un établissement sélect pour avoir tabassé un élève, cherche à entrer en contact avec Ashley par l’intermédiaire de Stewart. Au départ, il le harcèle avec ses copains, et au final se montre agréable juste pour pouvoir contacter Ashley. Stewart se fait à sa nouvelle vie, et ne révèle pas le secret d’Ashley qui pourrait lui coûter sa réputation… C’est un gentil garçon alors qu’Ashley est une peste un peu cruche (elle se trompe sur des mots et c’est très drôle : elle veut se faire « déconstiper » au lieu d’émanciper…), qui ne joue que sur les apparences, et a des réactions parfois très violente (elle ne respecte pas Stewart en l’affublant de tous les noms, lui hurlant dessus quand quelque chose ne va pas…).

D’ailleurs ces deux ados sont les deux narrateurs de ce roman, ils sont mentionnés au début de chaque chapitre, titré soit Ashley, soit Stewart. On a ainsi deux visions d’un même récit, avec Stewart plus posé, qui essaie de comprendre les boueversements dans la vie de chacun, éprouvant même de l’empathie pour sa demi-soeur… alors qu’elle est très individualiste et colérique. Ce changement de voix permet de se mettre dans la peau des deux héros et de comprendre leur fonctionnement. 

J’ai aimé la plume très drôle de l’autrice qui trace des portraits toujours très élaborés et intéressants de ses personnages. Elle aborde des sujets de société actuels (la relation entre adolescents, le harcèlement, l’homosexualité, le divorce, le deuil…) de manière intelligente. Petite originalité de ce roman qui se déroule au Canada, il y a quelques différences avec la France : les cours au collège, les surnoms donnés aux personnes (Léonard devient Lenny, Leo, Len selon les moment…), cela permet de voyager un peu tout en restant dans son canapé ! 

Bref, ce sont environ 200 pages qui se lisent très bien une fois qu’on est entrés dans l’histoire, le récit étant très attachant, avec des héros qu’on apprécie et une histoire loin d’être gnangnan… C’est un roman que je pourrais très certainement acheter pour le collège !

A partir de 12 ans selon Ricochet.

On en parle sur les blogs : La boîte à histoires, Mélimélo de livres, Mademoiselle Maeve, Bob et Jean-Michel, Face de citrouille, Hashtag Céline

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